SpaceX marque le pas. Un nouvel exemplaire de son vaisseau Starship a fini en pièces au-dessus des Caraïbes. Le 6 mars 2025 au Texas, huit minutes après avoir décollé de sa base de Boca Chica à 18h30 localement (00h30 à Paris le 7 mars), le vaisseau a subi l’arrêt intempestif de plusieurs de ses six moteurs. À 146 km d’altitude, il s’est mis à tournoyer. Les caméras à son bord montrent des lueurs rougeâtres suggérant la présence de flammes. Une vingtaine de secondes avant le terme de la phase de propulsion (prévu à t + 8 min 44 s), « un événement énergétique à l’arrière de Starship a engendré la perte de plusieurs moteurs Raptor. Le contact avec Starship a été perdu approximativement 9 minutes et 30 secondes après le décollage », a ensuite décrit SpaceX.
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Comme le 16 janvier 2025, il s’en est suivi une pluie de débris visibles depuis les Caraïbes. Des témoins aux Bahamas, en République dominicaine et en Floride ont rapporté avoir vu l’explosion et les fragments du vaisseau rentrer dans l’atmosphère. L’Administration fédérale de l’aviation (FAA) a ordonné que soit fermé temporairement l’espace aérien concerné, impliquant de détourner des avions en vol et de retarder les départs d’autres.
Films de la destruction du Starship à la lunette astronomique et au télescope.
Sérieux revers pour SpaceX
Tout avait bien commencé pour le Starship et son booster de 70 mètres de haut. Cinq minutes après le décollage, la trajectoire du Starship était encore nominale, tandis que le premier étage effectuait sa descente pour être rattrapé dans les bras de la tour de lancement. Pour la troisième fois, cette manœuvre spectaculaire a réussi. Insuffisant pour consoler pleinement les équipes d’Elon Musk qui, avec ce deuxième échec successif, font face à une sérieuse déconvenue.
C’est en effet un premier frein dans les ambitions de SpaceX de poursuivre le déploiement massif des satellites Starlink, décrié par beaucoup, notamment par les astronomes. Les plus récentes versions de ces satellites devraient gagner en masse et en taille : près de 2 tonnes (contre 800 kg actuellement), équipé d’un panneau solaire de 20 mètres de long (contre 13 actuellement). Mais c’est aussi un écueil pour le programme d’exploration lunaire Artemis, puisque les astronautes des missions Artemis 3 et 4 sont censés alunir et redécoller à bord d’un vaisseau Starship.
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Une version plus puissante, mais qui explose
Depuis le 7e vol, SpaceX tente de faire voler une deuxième version du Starship, légèrement plus grande et plus puissante que la précédente. Les objectifs du vol d’aujourd’hui étaient similaires au précédent. Le 24 février, SpaceX avait indiqué avoir identifié la cause de la précédente explosion : « Une réponse harmonique [c’est-à-dire des oscillations] de son vaisseau, plus forte en vol que lors des tests. » Cela avait endommagé la tuyauterie, menant à des fuites de carburant et des incendies à bord. Remédier à ce problème n’aura pas suffi.