Comme l’a révélé le 4 décembre 2023 le média European Spaceflight, l’entreprise italienne Avio a perdu début octobre deux des quatre réservoirs servant à alimenter en carburant le dernier étage de la fusée Vega. Les deux équipements étaient entreposés à Colleferro au sud de Rome, dans l’un des bâtiments d’Avio alors en cours de rénovation. Au terme de celle-ci, les réservoirs avaient disparu. Parce qu’ils n’étaient pas référencés dans le système censé suivre à la trace les composants vitaux de l’entreprise qui est maitre d'ouvrage du lanceur, la recherche s’est révélée plus compliquée que prévue. Les deux réservoirs ont finalement été retrouvés… dans une décharge, malheureusement broyés et donc inutilisables.
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Pas de pièces de rechange
Sans ces pièces, Vega ne peut décoller. Toujours selon European Spaceflight, Avio n’aurait pas les moyens d’acquérir de nouveaux réservoirs. L’exemplaire du lanceur auquel ils devaient servir était le dernier ; les chaines de production de Vega ont donc été fermées. Passé l’avant-dernier lancement réussi début octobre, cet ultime exemplaire devait décoller au premier semestre 2024 avec à son bord le satellite européen Biomass, d’une valeur de 229 millions d’euros. [Edit du 12 décembre 2023 : pendant l'été 2023, il avait été décidé que la dernière fusée Vega enverrait le satellite d'observation de la Terre Sentinel 2C de l'ESA, fabriqué par l'industriel français Airbus Defence and Space]. Deux alternatives seraient à l’étude. Utiliser les réservoirs ayant servi au modèle de qualification de Vega avant son vol inaugural en 2012, sans garantie de leur intégrité douze ans plus tard. Ou la solution type « Frankenstein » : remplacer le dernier étage par celui d’une Vega-C, version plus récente du lanceur mais embourbée dans des défauts de conception, depuis son échec en décembre 2022.
Parmi « les temps forts de l’ESA en 2024 » transmis à la presse le 1er décembre 2023, le dernier vol de Vega n’apparait pas. Outre Ariane 6, dont l’arrivée est annoncée à l’été 2024, Vega et Vega-C sont actuellement les seules fusées européennes en fonctionnement. Si Arianespace commercialisera bien les services d’Ariane 6, il a en revanche été décidé au sommet spatial de Séville que ceux de Vega-C ne seront plus sous le giron de la société commerciale française, comme l’étaient les vols de Vega.
