Des portraits d'astronautes peints à l’encre des tampons

Portrait de Niel Armstrong réalisé avec des tampons © A.Gonzalez
Depuis un an, la peintre Aline Gonzalez réalise des portraits d’astronautes. Elle façonne ses œuvres spatiales à l’encre de tampons spécialement sélectionnés pour chaque création.

Neil Armstrong dans sa capsule Gemini 8, le 16 mars 1966. Si la photo ayant servi de modèle est connue des passionnés d’exploration spatiale, la manière dont le portrait ci-dessus a été réalisé est pour le moins originale. C’est à coup de tampons encreurs, parmi lesquels ceux des missions auxquelles le premier homme à avoir marché sur la Lune a participé, qu’est reproduit le visage de l’astronaute américain. Depuis un an, la peintre Aline Gonzalez* multiplie les portraits d’astronautes au moyen de cette technique artistique.

Aline Gonzalez aux côtés d’un portrait de Claudie Haigneré réalisé à l’aide des tampons des missions Cassiopée et Andromède. © A.Gonzalez

En novembre 2019, un collègue de l’École nationale d’aviation civile (ENAC) à Toulouse lui fait remarquer deux marques indélébiles laissées au tampon encreur sur le mur de son bureau. La contrôleuse aérienne et formatrice à l’école est aussi peintre. « En prolongeant ces marques par d’autres tampons, je lui ai proposé d’en faire le portrait d’un aviateur », se souvient Aline Gonzalez. Originaire de Mont-de-Marsan, l’artiste a déjà peint des portraits (certains de toréadors renommés) par assemblage de petits motifs (des taureaux ou des danseuses de flamenco miniatures). Munie du tampon administratif de l’ENAC, de papier canson et de caches rectangulaires pour les lignes droites, elle se lance dans une nouvelle mise en abyme. « Ce jour-là, j’ai fait le portrait de Lindbergh [premier aviateur à avoir relier New York à Paris sans escale en 1927, NDLR] en à peine 3 h de tamponnage ! J’en avais les larmes aux yeux, j’avais inventé un truc. »

Thomas Pesquet en combinaison Space X trois semaines avant sa mission Alpha. © A. Gonzalez

Un petit pas pour l'encre...

Inspirée par le cinquantenaire d’Apollo, l’artiste peint alors sa première œuvre spatiale. Pour reproduire l’iconique empreinte de botte lunaire photographiée par Buzz Aldrin, elle mêle encre de Chine avec le badge d’Apollo 11, des motifs d’étoiles et d’instruments de bord. Puis elle s’attèle aux portraits d’astronautes. Neil Armstrong, Claudie Haigneré ou encore Thomas Pesquet, à ce moment-là sur le point de décoller pour la deuxième fois vers l’ISS. Si Aline Gonzalez n’a pas encore rencontré ce dernier, Claudie Haigneré la félicite en personne en septembre 2021 lors d’une visite à Toulouse. Puis, exposées pendant un mois à l’ENAC, ses 24 œuvres rencontrent un succès énorme. « J’ai été touchée par le regard émerveillé de certains étudiants », s’émeut Aline Gonzalez.

L’empreinte lunaire de la mission Apollo 11 reproduite en février 2021. © A.Gonzalez 

Ce talent lui a permis de réussir le plus récent concours d’entrée des peintres de l’armée de l’air et de l’espace. Sans être rémunérés, ces 40 artistes, agréés pour deux ans ou titulaires à vie, ont pour mission de mettre à l’honneur fusées, pilotes, avions français, dans des œuvres parfois vendues aux enchères à des fins caritatives. « J’ai pris un peu d’avance en matière d’espace », avertit la peintre. Déjà équipée des tampons du programme lunaire Artemis, elle envisage d’en croquer la fusée géante SLS. À n’en pas douter, les prochains voyages vers la Lune vont faire couler beaucoup d’encre.

 

*Aline Gonzalez exposera ses oeuvres au meeting Airexpo à Muret le 14 mai 2022.

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