Un immense groupe de taches solaires vient d’émerger au limbe du Soleil et peut déjà être observé à l’œil nu avec une protection adaptée comme le montre cette photo du 1er décembre prise par Jean-Marc Hiryczuk. Il atteint une superficie impressionnante : environ 90 % de celle du gigantesque groupe étudié par l’astronome Richard Carrington en 1859. Ce dernier est resté célèbre pour avoir engendré une éruption solaire de classe X45, suivie deux jours plus tard d’une tempête géomagnétique massive, aujourd’hui connue sous le nom d’événement de Carrington.
Cette fois, la situation est différente. Le « monstre » solaire actuel est en réalité composé de deux régions actives voisines, numérotées 4294 et 4296. Leur configuration rend peu probable un phénomène aussi extrême que celui de 1859. Mais leur activité reste suffisamment intense pour retenir notre attention.
Le 1er décembre 2025, l’une de ces régions a déjà produit une éjection de masse coronale violente, heureusement propulsée à 90° de la Terre. Si une nouvelle éruption se déclenche dans cinq à six jours, lorsque le groupe fera directement face à notre planète, les particules pourraient cette fois atteindre la magnétosphère terrestre. Résultat possible : des aurores boréales visibles à des latitudes inhabituellement basses, comme celles du 11 septembre 2025.
Ces phénomènes spectaculaires ne sont pas sans risques. Les éruptions les plus fortes peuvent perturber les systèmes électroniques, notamment ceux des satellites et de l’aviation. Le 30 octobre 2025, un A320 de JetBlue reliant Cancún à New York a brièvement piqué du nez après l’impact d’une particule solaire (un électron ou un proton) sur un composant de l’avionique. L’incident, sans gravité, a néanmoins conduit à supprimer une mise à jour logicielle sur près de 6 000 appareils du même modèle.
À mesure que le groupe de taches solaires se rapproche du centre du disque solaire, les passionnés vont scruter chaque sursaut du Soleil et espérer du ciel clair pour profiter des éventuelles aurores boréales.
