Sur Mars, la taupe d’InSight a repris son forage

2 cm ! La semaine dernière, le pénétrateur déployé sur le sol martien par la sonde américaine InSight s’est enfin enfoncé un peu plus sous terre. Il était bloqué à 30 cm de profondeur depuis février 2019.

Les ingénieurs du JPL et de l’agence spatiale allemande DLR ont peut-être trouvé le moyen de sauver la mission du pénétrateur de la sonde InSight, qui doit mesurer le flux de chaleur de Mars jusqu’à 5 m de profondeur et aider ainsi à comprendre l’histoire de son refroidissement.

Déployé à la surface de la planète rouge en février 2019, ce segment essentiel de l’instrument HP3 était bloqué depuis lors à seulement 30 cm de profondeur, dépassant encore à la surface. Après avoir envisagé différentes options – et après les avoir testées en grandeur nature avec une réplique de l’instrument au sol – les ingénieurs ont décidé d’utiliser la petite pelleteuse d’InSight pour aider le pénétrateur à s’enfoncer dans le sol.

Il ne s’agit pas pour le moment d’appuyer sur le pénétrateur lui-même, mais de presser la pelleteuse contre lui pendant qu’il progresse. Pour s’enfoncer, la « taupe » – qui avance par percussions – a en effet besoin que le sol lui oppose une certaine force de friction. Celle-ci est apparemment insuffisante, si bien que pénétrateur rebondit plutôt qu’il n’avance. Mais la friction due au contact de la pelleteuse semble efficace.

Aidé par la petite pelleteuse de la sonde, le pénétrateur d'InSight s'est enfoncé de 2 cm ces derniers jours. © Nasa

Pour l’équipe de HP3, c’est plutôt une bonne nouvelle : leur sonde thermique n’est pas bloquée par un rocher comme ils le craignaient. Ainsi, pourvu que la méthode mise au point s’avère totalement efficace, elle devrait pouvoir poursuivre sa progression.

La question est évidemment de savoir si le pénétrateur pourra continuer à s’enfoncer lorsqu’il sera entièrement sous le sol et donc hors d’atteinte de la pelleteuse. Les ingénieurs réfléchissent déjà aux options possibles. Ils pourraient par exemple entièrement recouvrir la taupe de sable dans l’espoir qu’elle ne puisse plus rebondir pendant ses percussions.

 

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le magazine Ciel & espace n°567, d’octobre-novembre 2019

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