Le télescope spatial James Webb a pris forme

Crédit : NASA/ESA/O.Hodasava
Avec la mise en place de son miroir secondaire, le JWST a franchi un nouveau pas qui le rapproche de sa forme définitive. Ses instruments scientifiques commencent aussi à prendre vie. Le télescope pourrait déjà observer dans cette configuration.

Il n’y aura aucune photo. En l'absence de caméras à bord, pour voir à quoi ressemble actuellement le télescope spatial James Webb, lancé le 25 décembre 2021, il faudra se contenter d’une image de synthèse. Celle-ci (ci-dessus) est cependant fidèle à l’aspect du nouveau fleuron de l’astronomie spatiale de la Nasa et de l’ESA puisque le 5 janvier 2022, en fin d’après-midi en France, le miroir secondaire était en place et verrouillé dans sa position définitive.

Sur cette photo prise au sol lors de tests, le miroir secondaire est en place au bout de ses trois mats, face à la partie centrale du miroir principal. Actuellement, l’optique du télescope se trouve dans cette configuration dans l’espace. © Nasa.

Ce miroir doré d’un diamètre de 74 cm se trouve donc au bout de trois mats, à quelque 7 mètres du miroir primaire. Grâce à lui, la lumière collectée par le grand miroir fait de 18 segments hexagonaux va pouvoir converger vers deux autres miroirs plus petits qui vont ensuite la diriger vers les divers instruments scientifiques.

Le miroir secondaire mesure 74 cm de diamètre. Il est de même taille que chacun des 18 segments du miroir principal. © Nasa

Du côté des instruments, justement, l’un d’eux, MIRI (Mid Infrared Instrument), a dévérouillé le cache le protégeant de toute contamination pendant les phases de lancement. L'instrument est en excellente forme.

Le télescope pourrait déjà observer dans cette configuration

À ce stade, après l'installation du paresoleil et du miroir secondaire, plus de 75% des opérations de déploiement du télescope ont été réalisées avec succès. Il manque encore notamment la mise en place des deux « ailes » du miroir principal, c’est-à-dire des deux panneaux soutenant chacun trois segments hexagonaux sans lesquels le miroir ne serait pas complet. Mais, détail intéressant, dans l’hypothèse où ces panneaux ne s’ouvriraient pas, le télescope pourrait quand même mener des observations, au moins grâce à MIRI.

En kiosque actuellement ou sur notre boutique web
Pour tout savoir sur le JWST

Ciel & espace 580, dossier spécial télescope Webb, et l'Almanach du ciel 2022

 

Mise à jour du 7 janvier 2022

Le vendredi 7 janvier à 20h11 (heure de France métropolitaine), les ingénieurs de la Nasa ont confirmé avoir déplié la première aile du miroir primaire du JWST. Situé côté "bâbord" du télescope, dont la forme déployée évoque dorénavant celle d'un navire en mer, un panneau de 3 segments a effectué un quart de tour pour rallier les 12 hexagones qui faisaient déjà face au miroir secondaire. Si en elle-même la rotation motorisée n'était l'affaire que de quelques minutes, la procédure complète a duré plus de cinq heures. A l'heure où sont écrites ces lignes, le dépliage du panneau "tribord" est prévu le 8 janvier. Une fois accompli, il marquera le terme d'une longue liste d'étapes franchies, avec succès, pour déployer l'instrument initialement replié sous la coiffe de la fusée Ariane 5 qui l'a parfaitement lancé dans l'espace.

 

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Nous avons sélectionné pour vous

  • Découverte de deux trous noirs supermassifs sur le point de fusionner

    Pour la première fois, une image prise avec le télescope spatial James Webb montre deux trous noirs supermassifs très proches l’un de l’autre. La scène, qui se déroule à des milliards d’années-lumière, donne un indice sur le processus de formation des trous noirs qui occupent le centre de nombreuses galaxies.

  • Problème de propulsion pour Bepi-Colombo en route vers Mercure

    La sonde européenne en route vers Mercure fait face à un souci : ses propulseurs ioniques ne fonctionnent plus à pleine puissance. L’Agence spatiale européenne tente de déterminer l’origine du problème qui, pour l’heure, ne devrait pas menacer le prochain survol de la première planète du Système solaire.

  • Les trous noirs sont en une du Ciel & espace 595, en kiosque le 15 mai

    Au sommaire du magazine Ciel & espace de juin-juillet 2024 : les trous noirs tout proches de nous ; la bataille des géants entre l’ELT européen et le TMT américain ; l’abbé Lacaille, l’explorateur du ciel austral ; le test de la lunette Askar FRA400…