La fusée européenne Vega-C réussit son retour en vol

Le 5 décembre 2024, le lanceur de confection italienne a lancé dans l’espace le satellite Sentinel-1C. Il s’agissait là du premier décollage de Vega-C depuis son échec subi il y a deux ans.

Vega-C est de retour. Il était 18 h 20 le 5 décembre 2024 en Guyane française lorsque le petit lanceur européen a quitté le sol du port spatial de Kourou. Après avoir atteint l’espace en huit minutes, l’engin a libéré le satellite Sentinel-1C qu’il transportait, sur les coups de 20 h (minuit à Paris). Un ultime problème mécanique au niveau du portique de la tour de lancement avait reporté de 24 heures le décollage, prévu la veille.

Ce tir réussi marque le terme d’une campagne de retour en vol de près de deux ans, dans laquelle l’ESA et Avio, l’entreprise italienne maître d’œuvre de Vega-C, étaient entrées le 20 décembre 2022. Ce jour-là, l’échec de Vega-C avait entrainé la destruction des satellites Pléiades Neo 5 et 6 *. Un changement de matériau et une révision du design de la tuyère de son deuxième étage, le Zephiro-40, ainsi que de nouveaux essais statiques ont été requis pendant cette période.

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En une du Ciel & espace 598 : dossier spécial Les limites de l’Univers

Ciel & espace 598, avec le Calendrier 2025. Dossier "Les limites de l’Univers”. © C&E

L’Europe a deux fusées

Avec le vol inaugural réussi d’Ariane 6 en juillet 2024, ce retour aux affaires de Vega-C signifie que l’Europe dispose à nouveau de deux lanceurs opérationnels. À compter de 2025, ça n’est en revanche plus l’entreprise française Arianespace qui commercialisera les activités de Vega-C, mais l’Italienne Avio elle-même. Le prochain vol d’Ariane 6 est attendu pour le premier trimestre de 2025, pas avant la mi-février.

Relève de sentinelles

Placé sur une orbite polaire à 700 km d’altitude, Sentinel 1-C vient prendre la relève de Sentinel 1-A. En 2025, Sentinel 1-D doit succéder à Sentinel 1-B. Fonctionnant par paire placés sur la même orbite mais espacés de 180°, ces deux satellites de nouvelle génération sont équipés d’un radar pour fournir des images haute résolution de la surface du globe.

Ils observent notre planète pour le compte du programme Copernicus de l’Union européenne. Surveillance de la banquise et des glaciers, suivis de navires, cartographie des forêts, déformation du sol causé par les tremblements de terre et les volcans… Telle est la nature des données récoltées, précieuses à l’ère du changement climatique.

*Voir aussi « Qu’est-il arrivé à la fusée Vega-C ? » dans le n°589 de C&E, page 18

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