Il était 11 h 56, en heure locale martienne, quand la caméra scientifique du rover Perseverance se tourne vers le sud et prend en photo le paysage. En ce 26 mars 2024, c’est l’automne dans le cratère Jezero, où se trouve l’engin mobile de la Nasa. Le Soleil approche du méridien et les ombres portées des roches alentour sont assez courtes.
Perseverance longe le cours asséché de l’ancien fleuve Neretva, qui jadis alimentait en eau le cratère Jezero. Et il chemine en direction des remparts du cratère, où la vallée fluviatile a trouvé un passage. Mais tout cela se trouve vers le nord et le nord-ouest. Sa caméra saisit le paysage en direction du sud, sud-ouest. Ce qui, au premier plan, semble être un désert aride fait de petites collines rocailleuses est un amoncèlement produit par tout ce que le fleuve Netetva a charrié du temps où il était actif, voici vraisemblablement plus de 3,8 milliards d’années. Ce « limon » martien érodé par les vents matérialise le delta du fleuve. En cette fin de matinée, la différence de température entre le sol chauffé par le Soleil et l’atmosphère est suffisante pour qu’un tourbillon de poussière se soulève et zig-zague parmi les reliefs (au centre à droite).
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Au loin, le delta laisse place à la plate étendue du cratère qui constituait autrefois le fond d’un grand lac de près de 50 km de diamètre. Beaucoup plus loin encore, à travers la brume de poussière, se devinent des reliefs nettement plus élevés. C’est la paroi opposée du cratère Jezero.
Perseverance doit continuer sa route en direction du nord-ouest (vers la droite de la photo) tout en longeant le cours de la vallée Neretva, jusqu’à escalader le bord le plus proche du cratère Jezero et avoir, d’ici à plusieurs mois, une vue plongeante sur l’ensemble de son arène.