Le Système solaire posséderait un second plan orbital

Les trajectoires des comètes trahissent l'existence d'une "écliptique vide" (en bleu) dans le Système solaire. Crédit : NAOJ
L’écliptique, le plan dans lequel tournent toutes les planètes, ne serait pas le seul plan orbital privilégié dans le Système solaire. Selon la Japonaise Arika Higuchi, les comètes à longue période migrent sur un autre plan, incliné à 120°. En cause : notre Galaxie.

Elle l’a baptisé « l’écliptique vide ». Au terme d’une étude mathématique portant sur les équations du mouvement dans le Système solaire, la chercheuse japonaise Arika Higuchi (University of Occupational and Environmental Health) est parvenue à une curieuse prédiction.

Les aphélies des comètes à longue période, loin de se répartir au hasard, doivent selon elle se concentrer sur deux plans : celui de l’écliptique, où circulent déjà les planètes, et un deuxième, inconnu jusqu’ici et symétrique du premier par rapport au disque de la Voie lactée.

Selon la chercheuse, cette configuration serait une conséquence des forces de marées exercée par notre galaxie sur les petits corps glacés à l’origine des comètes. Un phénomène bien plus subtil que celui qui est envisagé pour expliquer l'existence des exoplanètes non alignées.

L'origine des comètes revisitée

Jusqu’à présent, les astronomes pensaient que ces petits corps, formés comme les planètes sur l’écliptique, avaient été dispersés par elles dans toutes les directions du ciel. Le phénomène donnant naissance à un vaste réservoir de comètes sphérique baptisé « Nuage d’Oort. »

L’étude d’Arika Higuchi implique que ce n’est pas le cas. Le Nuage d’Oort serait peuplé de comètes principalement le long de l’écliptique (d’où les planètes n’ont pas pu les chasser) et de son alter ego, « l’écliptique vide », où l’influence de la Galaxie les mènent.

Plusieurs phénomènes peuvent bien sûr interférer dans ce processus. Le passage d’étoiles à proximité, l’influence des planètes et même le dégazage des comètes elles-mêmes se superpose à l’effet des marées galactiques. Pour autant, les orbites des comètes à longue période découvertes à ce jour confirment à grands traits le scénario de la chercheuse. Les données du LSST à l’observatoire Vera Rubin Telescope seront précieuses pour l'affiner.

 

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