Les robots débarquent dans la station spatiale internationale

Crédit : Roscosmos
Le prochain vaisseau Soyouz à décoller pour rejoindre la Station spatiale internationale (ISS) ne comptera aucun astronaute à bord, seulement le robot humanoïde russe Fedor. Plus tard cette année, il devrait être rejoint par Robonaut 2, de conception américaine, qui retrouvera l’espace après plusieurs mois au sol pour réparations.

Le lancement du prochain vaisseau Soyouz à destination de la station spatiale internationale (ISS), prévu le 22 août 2019, sera d’un genre inhabituel. Pour la première fois, son seul passager sera un robot humanoïde, dont l’apparence n’est pas sans rappeler les redoutables Cylons de la série télévisée Battlestar Galactica

Un robot qui se risque sur un nouveau lanceur

Conçu en Russie, Fedor, alias Skybot F-859, est doté de capacités étonnantes : bipède, il marche très bien, il sait manier une perceuse, faire des pompes, conduire une voiture et même… tirer au révolver simultanément des deux mains, comme Billy the Kid. S’il prend place seul à bord du Soyouz MS-14, qui doit rejoindre l’ISS, c’est parce que la Russie veut tester la dernière évolution de son lanceur, appelée 2.1a, sans prendre le risque d’y embarquer des humains. L’agence russe Roscosmos tient en effet à s’assurer que l’interface entre le vaisseau et la fusée qui doit le propulser en orbite ne présente pas de défaut.

Fedor prendra donc tous les risques pour cette mission qui, si son lancement réussit, devrait durer six semaines. L’androïde n’aura pas à piloter le Soyouz puisque ce dernier peut parfaitement s’amarrer à l’ISS en mode entièrement automatique, au même titre que les cargos Progress, de conception très voisine. Toutefois, Fedor pourrait être commandé à distance par des ingénieurs pendant le vol afin de lui faire réaliser quelques tâches. En effet, le robot dispose d’une caméra qui permet à un opérateur, doté d’un casque de réalité virtuelle, d’avoir sa vision, exactement comme s’il se trouvait dans le Soyouz, à sa place. En mimant les mouvements des bras et des mains pour manipuler des instruments sur le tableau de bord, l’opérateur peut donc lui faire réaliser des manœuvres.

Fedor, utilisé en mode "commande à distance" par un technicien. © Roscosmos

Une vocation à sortir dans l'espace

Une fois dans l’ISS, Fedor sera testé par le cosmonaute Alexandre Skvorstov, qui a rejoint l’ISS le 20 juillet 2019 à bord du Soyouz MS-13, selon une procédure identique, avec un casque de réalité vitruelle.

Cette fois, Fedor ne réalisera pas de sortie dans l’espace. Mais il est conçu pour cela. En effet, ce robot a été développé depuis 2014 afin de remplacer des humains dans des environnements dangereux, dont l’espace. Il devrait revenir sur Terre, toujours à bord du Soyouz MS-14, dans le courant du mois de septembre 2019.

Fedor, à bord de la capsule Soyouz MS-14, avant son lancement. @ Roscosmos

Robonaut 2, le retour

Fedor ne croisera donc probablement pas dans l’espace un autre robot, américain cette fois, appelé Robonaut 2, qui doit lui aussi débarquer dans l’ISS. Cet androïde au faciès inspiré du personnage de Boba Fett, dans Star Wars, a déjà séjourné dans la station spatiale après y avoir été acheminé par la navette Discovery en février 2011. Mais il avait rencontré des problèmes le rendant inutilisable en 2014 et avait été rapatrié sur Terre pour expertise en mai 2018 par un cargo automatique Dragon.

Robonaut 2, paré pour son retour dans l'espace. © Nasa

Le nouveau Robonaut 2, qui a été présenté le 1er août 2019 au centre spatial Johnson, au Texas, devrait décoller à bord d’un prochain cargo automatique Dragon ou Cygnus.

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