Les fusées de MaiaSpace décolleront de Guyane

Vue d'artiste. © MaiaSpace
Le pas de tir des lanceurs Soyouz à Kourou a trouvé un nouvel emploi. Il accueillira les fusées de la société MaiaSpace, désignée pour utiliser l’équipement resté vacant depuis l’arrêt de la collaboration avec la Russie.


 

Dès la première moitié de 2026, on pourrait voir s’élever un nouveau type de lanceur depuis le Centre spatial guyanais, près de Kourou : celui de MaiaSpace, filiale d’ArianeGroup fondée en 2022. Le Cnes (Centre national d’études spatiales) vient en effet d’attribuer à la jeune société le pas de tir qui servait jusque-là aux fusées Soyouz dans la jungle guyanaise.

Une fusée en partie réutilisable

La fusée Maia aura la particularité d’être en partie réutilisable, sur le modèle des lanceurs Falcon 9 de Space X. Elle pourra placer sur orbite héliosynchrone entre 500 kg et 1500 kg selon que la version employée possède un premier étage réutilisable ou non. Ce lanceur affiche un gabarit conséquent : 50 m de haut pour 3,5 m de diamètre. Il fonctionnera à l’oxygène liquide et au biométhane.

Son premier étage sera propulsé par trois moteurs Prometheus, partiellement fabriqués par des imprimantes 3D et développés depuis près de dix ans par ArianeGroup. Ceux-ci seront disposés en ligne et seul celui logé au centre se rallumera lors du retour de l’étage vers une barge située en mer afin d’être récupéré (toujours selon le modèle de Space X).

Kick Stage Colibri pour une poussée supplémentaire

Le deuxième étage, non récupérable, sera quant à lui propulsé par un seul moteur Prometheus optimisé pour fonctionner uniquement dans le vide spatial. Enfin, sous la coiffe, un module appelé Kick Stage Colibri pourra faire office de troisième étage et fournir aux charges utiles un surplus de poussée. Grâce à lui, la fusée Maia pourra expédier jusqu’à 3 tonnes en orbite héliosynchrone et même 4 tonnes en orbite basse.

 

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En une du Ciel & espace 597 : La Grande Tache rouge livre ses secrets

Ciel & espace n°597, octobre-novembre 2024. © C&E

 

« Les travaux pour aménager l’ancien pas de tir des Soyouz nécessitent des investissements limités », annonce Raphaël Chevrier, responsable de la communication à MaiaSpace. Le nouveau lanceur serait intégré horizontalement dans un hall d’assemblage situé aux abords, puis acheminé jusqu’au pas de tir pour y être installé en position verticale.

Premier vol commercial au second semestre 2026

« Dès la première moitié de 2026, un vol, éventuellement suborbital, est possible. Le premier tir commercial devrait avoir lieu dans la seconde moitié de 2026 », avance Raphaël Chevrier. Si ces dates sont respectées, MaiaSpace pourrait bien être la première structure à employer un lanceur partiellement réutilisable pour le continent européen.

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