Le JWST tire le portrait de Jupiter en infrarouge

Jupiter vue en infrarouge par le JWST. © NASA, ESA, CSA, STScI
Le télescope spatial James Webb peut aussi photographier des objets brillants et proches, comme les planètes du Système solaire. En témoigne une image de Jupiter dévoilée par la Nasa le 14 juillet.

Après les galaxies les plus lointaines, les astronomes ont pointé leur nouveau télescope spatial, le James Webb, en direction de Jupiter. Le résultat est, cette fois encore, bluffant. Car les détails de la surface de la géante gazeuse sont extrêmement fins. Ce cliché permet de voir la Grande Tache rouge, un anticyclone d’une taille équivalant à celle de la Terre (plus de 12000 km de diamètre) ainsi que de nombreuses formations nuageuses. Comme le télescope observe dans l’infrarouge, l’aspect de la planète semble inhabituel, un peu comme s’il s’agissait du négatif d’une photo (voir aussi la photo du VLT dans l’infrarouge proche). En fait, dans cette partie du spectre inaccessible à l’œil humain, les parties qui rayonnent le plus sont aussi les plus chaudes. Et elles apparaissent en brillant, voire saturées par endroits. C’est le cas de la Tache rouge à l’intérieur de laquelle la circulation fait remonter les gaz des profondeurs de la planète, plus chaudes que la surface.

Sur cette image, on aperçoit également, à côté de la Tache rouge, un disque sombre : c’est l’ombre d’Europe, l’un des satellites principaux de Jupiter, par ailleurs visible à gauche (et saturé) sur la photo.

Dans d’autres filtres de l’infrarouge, le télescope a mis en évidence le discret anneau de poussières qui entoure Jupiter.

L’anneau de Jupiter est mis en évidence sur cette image prise à une longueur d'onde de 3,23 micromètres. © Nasa, ESA, CSA, STScI

Avec cette observation de test, les astronomes savent qu’ils vont pouvoir étudier la planète géante et son environnement proche. Par exemple, ils escomptent déceler des émissions gazeuses en provenance de son satellite Europe. Celles-ci, observées pour la première fois grâce au télescope Hubble, auraient pour origine l’océan sous-glaciaire de la lune jovienne.

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Nous avons sélectionné pour vous

  • La comète Tsuchinshan-Atlas tient ses promesses

    C’est désormais acquis, la comète Tsuchinshan-Atlas se montre nettement à l’œil nu le soir comme le montre cette photo du 13 octobre 2024. Elle devrait rester spectaculaire toute la semaine.

  • D'intenses aurores polaires dans le ciel de la France

    La nuit du 10 au 11 octobre 2024, le ciel de l'Hexagone s'est embrasé. Une tempête géomagnétique d'une rare intensité a déclenché des aurores boréales si fortes que leur couleur rouge était bien visible à l'œil nu.

  • La Tache Rouge de Jupiter pulse !

    L’observation attentive de la Grande Tache Rouge de Jupiter avec le télescope spatial Hubble montre que celle-ci varie légèrement en taille selon un cycle de 90 jours. L’origine de ce comportement reste mystérieuse.