La sonde Parker Solar Probe dévoile la surface de Vénus

Crédit : NASA/Johns Hopkins APL/Naval Research Laboratory/Guillermo Stenborg and Brendan Gallagher
La sonde solaire Parker Solar Probe a pu prendre une photo qui révèle la surface de Vénus en juillet 2020. Elle n’a été publiée que le 24 février 2021, et permet d’apercevoir ce qui se cache sous les épais nuages vénusiens.

Voir la surface de Vénus est rare car une atmosphère opaque la cache perpétuellement. Le cliché pris par la sonde Parker Solar Probe en juillet 2020, alors qu’elle croisait à 7693 km de la planète, n’en a que plus de valeur.

Vue sur Aphrodite Terra

Au moment de cette rencontre rapprochée (la troisième du genre), Parker Solar Probe observait l’hémisphère nocturne de Vénus. L’instrument WISPR, sensible aux émissions thermiques, révèle une grande tache sombre est visible au centre du globe. Cette zone est l’un des continents les plus vastes de la planète : Aphrodite Terra. La température y est d’environ 30°C inférieure à celle des régions avoisinantes (dont la moyenne se situe autour de 460°C). Les scientifiques soulignent des similarités avec les observations réalisées par la sonde japonaise Akatsuki, en orbite autour la seconde planète du Système solaire depuis le 7 décembre 2015.

Lueur nocturne

Une autre particularité est visible : un étonnant manteau lumineux qui souligne le contour de la planète. Il s’agit vraisemblablement d’une lueur nocturne créée par les atomes d’oxygène situés dans la haute atmosphère lorsqu’ils s’associent pour former des molécules. Un phénomène similaire, souvent de couleur verte, est observable sur le côté nocturne de la Terre, notamment depuis la station spatiale internationale.

Poussières interplanétaires

Dernier élément intriguant de l’image : ces nombreuses stries blanches qui semblent rayer le premier plan, partout sur le champ. Elles proviennent d’un mélange de poussières spatiales fendant l’espace et de particules chargées issues du Soleil. Cette « poussière extraterrestre », des particules mesurant moins de 0,1 millimètre, provient d’astéroïdes ou de comètes, et entre en contact avec la sonde. Il en résulte une éjection de matière qui provoque ces artefacts.

Constellation d’Orion

Enfin, à l’arrière-plan, des étoiles sont visibles dans le ciel. Et le cadrage réalisé par la sonde montre justement une belle constellation : celle d’Orion. Karl Battams (Naval Research Laboratory) l’a reconnue et l’a signalée dans un tweet. Bételgeuse est aisément reconnaissable et la nébuleuse M 42 est même discernable tout en bas de l’image.

La constellation d'Orion et une partie de celle du Taureau sont visibles dans l'image. Tout en bas, on discerne la nébuleuse M 42.
© Nasa/Johns Hopkins APL/Naval Research Laboratory/G. Stenborg and B. Gallagher/K. Battams

 

Actuellement en vente : le Ciel & espace 575

Dossier spécial La nouvelle Voie lactée, pour tout savoir de notre galaxie

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Nous avons sélectionné pour vous

  • La comète Tsuchinshan-Atlas tient ses promesses

    C’est désormais acquis, la comète Tsuchinshan-Atlas se montre nettement à l’œil nu le soir comme le montre cette photo du 13 octobre 2024. Elle devrait rester spectaculaire toute la semaine.

  • D'intenses aurores polaires dans le ciel de la France

    La nuit du 10 au 11 octobre 2024, le ciel de l'Hexagone s'est embrasé. Une tempête géomagnétique d'une rare intensité a déclenché des aurores boréales si fortes que leur couleur rouge était bien visible à l'œil nu.

  • La Tache Rouge de Jupiter pulse !

    L’observation attentive de la Grande Tache Rouge de Jupiter avec le télescope spatial Hubble montre que celle-ci varie légèrement en taille selon un cycle de 90 jours. L’origine de ce comportement reste mystérieuse.