Deux galaxies actives vues sous leur meilleur profil

Crédit : ESA/Nasa/J. Schmidt
Le télescope Hubble a permis d’obtenir un cliché très détaillé de la spirale NGC 169, en interaction avec une autre galaxie, IC 1559. Si l’angle de vue avait été différent, leurs noyaux actifs très brillants auraient empêché d’admirer leurs formes.

L’une des conséquences de la rencontre entre deux galaxies est de réveiller leurs régions centrales. Celles-ci abritent en général un trou noir supermassif et l’afflux de gaz engendré par l’interaction gravitationnelle d’une galaxie passant trop près conduit de grandes quantités de matière à être englouties par ces trous noirs. Mais cela se fait au prix d’un sursaut de luminosité aux abords de ces astres compacts, notamment sur leur axe polaire. Les spécialistes appellent de telles galaxies des galaxies de Seyfert (M 77 en est un exemple).

Des galaxies de Seyfert vues de biais

C’est exactement ce qui se produit pour la paire de galaxies NGC 169 et IC 1559, distantes de plus de 205 millions d’années-lumière et photographiées ici avec un luxe de détails par le télescope spatial Hubble. Sauf que, par chance, les noyaux denses de ces galaxies sont vus de biais et que les axes polaires de leurs trous noirs ne pointent pas vers la Terre. Sans quoi, ils éblouiraient tout le champ d’une luminosité trop intense pour permettre de discerner quoi que ce soit.

Sur cette image, on distingue bien le pont de matière (étoiles et poussières interstellaires) qui relie les deux galaxies. C’est le signe de leur déformation mutuelle par leur force de marée respective. La petite IC1559 se situe légèrement au premier plan et le pont de matière s’éloigne jusqu’à relier le bord d’un bras spiral de NGC 169.

Dans le champ, juste en dessous de NGC 169, apparait une étoile de la Voie lactée, nettement plus proche. Inversement, en arrière-plan, des dizaines de galaxies plus lointaines sont révélées par la profondeur du cliché de Hubble.

Une cible pour gros télescopes d’amateurs

Localisées dans la constellation d’Andromède, tout près de l’étoile HD 3411 (magnitude 6,1), ces galaxies sont à la portée de télescopes d’amateurs. Toutefois, leur magnitude supérieure à 12 exige au moins un instrument de 300 mm de diamètre 0et un ciel bien sombre pour commencer à les apprécier.

 

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