Crew Dragon cloué au sol par le mauvais temps

Crédit : NASA/Joel Kowsky
Le lancement de deux astronautes américains dans la capsule Crew Dragon n’a pas pu avoir lieu le 27 mai en raison de mauvaises conditions météo. Une nouvelle tentative devrait avoir lieu samedi 30 mai.

La mission Demo-2 n’a pas décollé comme prévu ce 27 mai à 22 h 33 (heure française). Tout était paré et le compte à rebours se déroulait bien quand, à 16 minutes du lancement, la Nasa et Space X ont décidé de renoncer. Motif : la très mauvaise météo au-dessus et aux alentours du centre spatial Kennedy. En plus d’une tempête tropicale située au nord, des cellules orageuses se sont développées sur la Floride rendant les opérations risquées. En effet, non seulement le temps doit être beau sur le site de lancement (on se souvient d’Apollo 12 frappée par la foudre lors de son décollage pendant un orage) mais aussi sur le début de la trajectoire suivie par la fusée afin d’assurer à l’équipage de bonnes conditions en cas d’éjection d’urgence lors de l’ascension.

La Nasa a annoncé qu’une nouvelle tentative était programmé pour le samedi 30 mai à 21 h 22 (heure française). Toutefois, la prévision météo pour cette date reste peu favorable avec environ 50% de chances de temps acceptable.

Le rituel de lancement de Space X

Les heures qui ont précédé la tentative de mercredi, couverte en direct sur NasaTV, ont permis de découvrir ce qui devrait devenir le rituel des lancements d’astronautes effectués par Space X. Plus de deux heures et demie avant le décollage, les deux astronautes, Robert Behnken et Douglas Hurley, équipés de leur combinaison très design, inspirée de celles du films « 2001 l’odyssée de l’espace », ont embarqué dans deux Tesla portant le logo de la Nasa. Ils ont parcouru à vive allure les derniers kilomètres jusqu’à l’aire de lancement 39A du centre spatial Kennedy, accompagnés de voitures suiveuses. Les deux hommes ont pris quelques secondes, au pied de la tour de lancement, pour admirer la fusée, haute de 70 m, qui allait les emporter : une scène qui n’était pas sans rappeler celle vécue par Alan Shepard, en mai 1961, juste au moment d’embarquer dans sa capsule Mercury pour la première excursion d’un Américain dans l’espace.

Bob Behnken (au premier plan) et Doug Hurley embarquent dans des voitures Tesla pour arriver jusqu'à leur fusée. Crédit : Nasa/Bill Ingals

Une fois arrivés en haut de la tour de lancement par un ascenseur, quand ils ont été sur le point d’entrer dans la capsule Crew Dragon, les astronautes ont saisi un marqueur et apposé une signature sur le mur, près d’un logo Nasa. Ils ont ainsi peut-être inauguré un nouveau rituel, en tout cas très différent de celui, bien huilé, qui précède depuis 1961 toutes les missions habitées en Soyouz en Russie.

Crew Dragon, la capsule high tech

Bob Behnken et Doug Hurley ont donc passé plusieurs heures dans leur vaisseau sans avoir le feu vert pour décoller. Cela a été l’occasion pour tous ceux qui suivaient le direct de découvrir longuement l’intérieur de la capsule Crew Dragon grâce à deux caméras disposées sur le côté et entre les deux astronautes.

Les deux astronautes, à bord de Crew Dragon pendant le compte à rebours. Crédit : NasaTV

La première chose qui est frappante, c’est le volume disponible. Pour aider les astronautes à s’installer, deux techniciens sont entrés dans la capsule et ils se tenaient debout aisément sans être contraints dans leurs mouvements. Si pour cette mission 4 sièges étaient installés, Crew Dragon, d’une base de 3,9 m de diamètre pour 4,8 m de haut, est conçue pour pouvoir véhiculer jusqu’à sept astronautes dans un volume habitable de 9,3 m3. En termes de nombre de passagers, c’est autant que la navette spatiale et beaucoup plus que les vaisseaux similaires des années 1960 comme Apollo ou Soyouz (trois astronautes dans les deux cas).

L’autre élément qui attire l’attention, c’est le dépouillement intérieur, rendu possible par le fait que les commandes de vol sont majoritairement réunies sur trois écrans tactiles accessibles par les deux astronautes. Seules commandes mécaniques : la manette d’abandon de mission (au milieu, accessible par chacun des astronautes) et quelques commandes vitales, qui sont présentes sous forme de bons vieux boutons à presser. Lors du décompte final, il a été possible de voir les astronautes effectuer leurs contrôles via les écrans tactiles.

Enfin, l’ensemble fusée Falcon 9 + Crew Dragon a semblé parfaitement au point tout au long du décompte final. Aucune interruption due à un problème technique n’est venue émailler les opérations. Pour un vaisseau qui tente son premier vol habité, cela ressemble à une belle démonstration de maîtrise technique.

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