A peine découvert, un astéroïde surgit dans le nord de la France

© David Legangneux
Détecté quelques heures avant son entrée dans l’atmosphère, un petit astéroïde est apparu dans le ciel français. De Rouen à Paris, il a été observé sous la forme d’un brillant météore qui a illuminé la nuit.

Le météore qui a éclairé la nuit au-dessus de la Normandie, ce 13 février 2023 avant l’aube, n’a pas surpris tout le monde. Il était attendu. Car l’astéroïde d’environ 1 m de diamètre qui en a été à l’origine avait été vu quelques heures auparavant et sa trajectoire avait pu être anticipée. Plusieurs personnes l’ont donc observé, photographié et filmé.

#Sar2667 depuis Rouen c’est énorme !
Super lumineux ! pic.twitter.com/PMArwXHh5t

— MegaLuigi ???? (@MegaLuigi) February 13, 2023

Attendu autour de 3 h 59, dans la nuit du dimanche 12 au lundi 13 février, l’astéroïde n’a pas déçu. À l’heure dite, il a surgi dans le ciel nocturne au-dessus de la côte de la Manche, filant à une vitesse de plusieurs kilomètres par seconde. Ce faisant, le corps rocheux s’est échauffé dans l’atmosphère, puis s’est désintégré en illuminant le ciel d’un puissant flash lumineux.

Sa spectaculaire traînée lumineuse (le météore), a été vue depuis Dieppe, Rouen, Le Mans, Paris, Chartres, mais également depuis le sud de l’Angleterre. « C’était très coloré, vert au début puis rouge dans la phase finale. J'ai eu de la chance que ma fenêtre donne de justesse dans la bonne direction », rapporte David Legangneux, au Mans. Si des météorites ont survécu à sa désintégration, elles sont tombées sous la forme de petits fragments.

[mise à jour du 15 février : une première météorite est retrouvée !]

Le météore photographié depuis le 19e arrondissement de Paris. © Josselin Desmars
Le météore photographié depuis Le Mans. © David Legangneux

Découvert in extremis

Ce n’est que le 12 février 2023, soit quelques heures avant son entrée dans l’atmosphère que l’astéroïde a été découvert. Une détection qui revient à l’astronome amateur Krisztián Sárneczky, depuis l’observatoire Piszkéstető en Hongrie, valant à l’objet céleste une dénomination provisoire de Sar2667, avant d’être rebaptisé 2023 CX1 par l’UAI. D’après le programme de recherche de météorites Vigie-Ciel, il n’est que le 7e astéroïde dont la collision avec l’atmosphère terrestre a pu être prédite. In extremis donc… pour que les noctambules aient pu profiter du spectacle.

Le 15 février 2013, soit il y a dix ans presque jour pour jour, un astéroïde de 17 m avait fait irruption à haute altitude sans prévenir au-dessus de la ville de Tcheliabinsk en Russie (article paru dans le Hors-série n°36). L’onde de choc engendrée par son explosion dans le ciel avait blessé un millier de personnes.

 

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