Grail voit sous la surface de la Lune

Cette carte montre les variation de gravimétie à la surface de la Lune. Les formes circulaires correspondent à des perdurbations locales résultat de la formation de cratères. Crédit : NASA/JPL-Caltech/MIT/GSFC.

La croûte lunaire se révèle plus fine que prévu de 10 à 20 km, un résultat obtenu par les ssondes Grail sur orbite autour de notre satellite naturel.


Une croûte revisitée


La croûte de la Lune est épaisse de 34 à 43 km, c'est 10 à 20 km de moins que ce qui était admis jusqu'ici. Cette valeur est une moyenne car, par endroits, l'épaisseur peut descendre à seulement 1 km !
C'est le cas dans la mer des Crises, formée par un impact titanesque. La mission Grail révèle aussi que la densité des hautes terres est plus faible que prévu de 12 %. Ce résultat est en accord avec les échantillons rapportés par les missions Apollo. Leur densité peut donc être étendue à l'échelle régionale.


Un bombardement plus important que prévu


Lorsque l'on regarde la Lune au télescope, sa surface criblée d'impacts montre à l'évidence qu'elle a été bombardée intensément. Mais ce n'est que la face émergée de l'iceberg.
Elle est tellement bombardée que les plus vieux cratères ont été effacés. En revanche, le champ de gravité de la Lune conserve la mémoire des impacts qu'elle a subis et montre même encore plus.
Des fractures dans la croûte et la trace d'impacts anciens suggèrent que le bombardement massif a été plus intense et long que prévu. Ce résultat tend à confirmer les travaux de William Bottke sur le modèle de Nice présentés en 2011.


Ci-dessous : une animation montre la cartographie de la Lune sur toute sa surface.

Comment mesurer la gravité
Le système Grail est constitué de deux satellites ayant chacun la taille d'une machine à laver. Ils basent leurs mesures sur des échanges de signaux radio entre eux, mais aussi avec la Terre.
L'avance ou le retard perçus sur ces signaux permettent d'avoir un suivi très fin de leur trajectoire faiblement perturbée par les variations de gravité de la Lune. D'autres cartes obtenues avec Grail sont visibles sur le site de la NASA.

Ci-dessous une vue d'artiste des satellites. ©Nasa/JPL.

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Commentaires

Nous avons sélectionné pour vous

  • Avec Desi, une nouvelle fissure ouverte en cosmologie ?

    La première année d’observation du relevé céleste Desi suggère que l’énergie noire, qui accélère l’expansion de l’univers, pourrait avoir varié dans le temps. Un résultat qui défie notre compréhension de l’évolution cosmique et qui suscite tour à tour prudence, enthousiasme et curiosité chez les spécialistes.

  • Kamo’oalewa, l’astéroïde cible de la sonde Tianwen 2, est bien un morceau de Lune

    Le petit corps céleste qui gravite sur une orbite très voisine de celle de la Terre semble avoir la Lune pour origine. Outre sa composition, des simulations de trajectoire militent en ce sens. Un cratère est même suspecté : Giordano Bruno.

  • Expansion de l’Univers : la tension s’accroit sur la constante de Hubble

    L’Univers est en expansion. Soit. Mais à quelle vitesse ? Selon la méthode utilisée, ce taux d’expansion, ou constante de Hubble, varie. Et les mesures les plus récentes viennent encore confirmer cette tension. Au point que des cosmologistes mettent en cause les modèles théoriques les mieux établis.