L’Europe spatiale à l’heure des choix

L'Europe spatiale, symbolisée par les drapeaux de ses États membres sur la fusée Ariane 5. ©ESA.

Quelques jours avant la conférence des ministres en charge de l’Espace dans les pays membres de l'ESA, les 20 et 21 novembre prochains à Naples. Les parlementaires français se sont penchés sur les grandes questions de la politique spatiale française et européenne, dont le pilotage est celui d'un temps long.

Economies et choix
« On ne peut pas continuer à perdre de l'argent » ! En présentant le nouveau rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques consacré à l'Espace, le sénateur Bruno Sido, son président, n'a pas pratiqué la langue de bois. « Nous sommes à l'époque des choix », a renchéri le second rapporteur, la sénatrice du Val-de-Marne, Catherine Procaccia.

Préconisations
Après avoir rappelé que la politique française restait celle d'un accès indépendant à l'espace, le président de l'Office a détaillé le rapport de 198 pages. Qui préconise, entre autres :

. de clarifier la gouvernance de la politique spatiale. En Europe, où « c'est un mille-feuilles » ; et en France ou les rapporteurs souhaitent que cette activité soit clairement affichée dans l'intitulé d'un ministère.

. de maintenir les budgets spatiaux malgré la crise.

. de susciter le développement d'une filière de satellites « tout électrique ».

. de développer le plus rapidement possible un lanceur — Ariane 6 — en mettant la priorité sur la réduction des coûts.

. de surveiller et de traiter les débris spatiaux. En favorisant la recherche de solutions techniques pour nettoyer les débris des orbites polluées.

. de considérer « l'espace pour la Terre comme une priorité ».

. de continuer à participer à l'ISS sous une forme technologique innovante et de maintenir les missions scientifiques en privilégiant la robotique jugée plus innovante et moins coûteuse que l'Homme.

SpaceX en exemple
Sur le fond, ce nouveau rapport de l'OPECST consacre un changement d'époque et de moyens. Pragmatique, il s'intéresse à l'évolution du marché des satellites, à la concurrence internationale sur le plan des lanceurs — en particulier à l'offre américaine privée de Space X — et insiste sur la nécessité d'anticiper le monde à venir.

La capsule Dragon. Crédit : SpaceX

Astronautes trop chers
Points noirs : le lien entre le CNES et les industriels. Le rapport propose qu'une « instance de concertation » soit mise en place. Et la place de l'ESA par rapport à l'UE. Les sénateurs préconisent une clarification des rôles de chacun.

Enfin, grands absents des intérêts de la représentation nationale, les astronautes, dont les sièges sont jugés hors de prix pour la nation. À 600, voire 800 milliards d'euros la mission, l'exploration martienne habitée ne pourra être que mondiale et... lointaine. En attendant, la planète rouge reste une priorité scientifique pour la coopération et les robots.

À lire dans Ciel & Espace de novembre 2012 (n°510), l'interview de Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, sur la politique spatiale de la France.

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