Herschel révèle la composition des comètes de Beta Pictoris

Vue d'artiste du système planétaire de l’étoile Bêta Pictoris, dans la constellation du Peintre. ©Nasa/Fuse/L.Cook

La composition du disque de poussières de l'étoile Bêta Pictoris est très proche de celle des comètes primitives du Système solaire. C'est ce que révèle une équipe européenne qui est parvenue à y mesurer la proportion de cristaux d'olivine et leur abondance en magnésium et en fer grâce au satellite infrarouge Herschel.

Un système planétaire en formation

Située à 63 années-lumière de la Terre, Bêta Pictoris est une étoile de seulement douze millions d'années qui intéresse particulièrement les astronomes.

Bien qu’elle soit 75% plus massive, elle est en effet très semblable à ce que fût probablement le Soleil peu après sa naissance. Son épais disque de poussières, où circule au moins une planète huit fois plus massive que Jupiter, est l'un des meilleurs sites connus pour étudier la formation des systèmes planétaires.

Parfums de comètes

Comment les chercheurs ont-ils réalisé qu'ils observaient la signature de jeunes comètes autour de Bêta Pictoris ? D'abord grâce à la faible teneur en fer de ses cristaux d'olivine. « Elle permet de conclure qu'ils proviennent de collisions entre des corps relativement petits (moins de 10 km), typiquement des comètes », expliquent le Belge Ben de Vries et ses collègues, dans leur étude.

Leur température de -190°C indique par ailleurs que ces cristaux se situent « entre 15 et 45 unités astronomiques (UA) de leur étoile. » Autour du Soleil, huit fois moins brillant que Bêta Pictoris, cette température est atteinte entre Jupiter et Saturne. Or c'est une zone qui justement était surpeuplée de petits corps au début du Système solaire.

Un grand mélange

La présence de cristaux d'olivine à plus de 15 UA de Bêta Pictoris indique aussi que son disque a connu un grand brassage. « Les cristaux d'olivine ne peuvent se former qu'à moins de 10 ua de l'étoile centrale », font remarquer les chercheurs.

Si l'on en croit la proportion mesurée dans la poussière de ce disque, qui avec 3,6% « est aussi faible que celle que l'on trouve dans les comètes primitives du Système solaire » (comme par exemple 17P/Holmes ou 73P/Schwassmann-Wachmann), ce brassage a été aussi efficace autour de Beta Pictoris que dans notre nébuleuse protosolaire.

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