Curiosity en route pour Glenelg

Le 28 août 2012 (Sol 22), Curiosity a roulé 16m vers l'est, en direction de Glenelg. Credit: NASA/JPL-Caltech

Sur Mars, au fond du cratère Gale, c'est le début de l'aventure pour le robot Curiosity. Depuis le 28 août 2012, le rover progresse vers Glenelg. Situé à 400 m au sud-est du site d'atterrissage, ce terrain intrigue les géologues.


Curiosity va donc s'y rendre, même si cela le conduit dans la direction opposée à son objectif principal que sont les contreforts d'Aeolis Mons (aussi appelé mont Sharp), à 9 km au sud-ouest du site d'atterrissage. Mais la mission est longue et les scientifiques ont décidé de faire ce détour.

Une zone frontière
« Nous avons choisi cette région car, sur les photos prises par les orbiteurs, elle apparaît comme une frontière entre trois terrains géologiques de nature différente, explique Olivier Gasnault, de l'équipe de l'instrument Chemcam: un terrain clair au nord-est (peut-être un socle rocheux propice pour tester la foreuse), un terrain d'apparence plus ancienne au sud-est (qui semble avoir mieux résisté à l'érosion, comme en témoignent les nombreux petits cratères), et la continuité du terrain du site d'atterrissage vers l'ouest (l'occasion d'étudier sa variabilité tout au long de la traversée). »

Cette carte montre le site d'atterrissage (point vert) et le terrain appelé Glenelg
(point bleu à côté). On voit que ce terrain se trouve dans la direction opposée
au mont Sharp (dont la base est signifiée par le point bleu, au centre). © Nasa.



Vestiges alluviaux


« En outre, le site comporte un cône alluvial, c'est-à-dire une structure en éventail formée par d'anciennes rivières, ajoute Nicolas Mangold, également membre de l'équipe. Les données indiquent aussi que le sable présent sur Glenelg a été cimenté, sans doute sous l'action de l'eau. Il est donc possible que nous y détections des argiles ou des sels, minéraux formés en présence d'eau liquide. »


Un mois d'étude


Le détour vers Glenelg, puis l'analyse in situ du terrain devrait prendre au moins un mois. Tout au long du chemin, les ingénieurs du JPL continueront de tester la bonne santé des instruments.

Ensuite, Curiosity devrait avancer vers le mont Sharp (voir itinéraire ci-dessous). Mais les scientifiques devraient être nombreux à vouloir s'arrêter en chemin pour examiner les environs. "L'argument qui fait mouche, c'est l'unicité du lieu, précise Olivier Gasnault. Si vous pouvez prouver que l'observation proposée est intéressante et ne peut se faire qu'en un lieu précis, alors vous avez des chances de l'emporter.”

En vert, le trajet prévu de Curiosity. Cette carte est la plus récente disponible.
Néanmoins, elle date d'avant l'atterrissage. De ce fait, le parcours débute
à un endroit différent de là où Curiosity s'est posé. Seule la fin du parcours, en bas, est valable
.
Les différentes couleurs de terrains traduisent leur composition: en vert, les argiles ;
en rose, les sulfates. ©Nasa.


Le mont Sharp se trouve à une quinzaine de kilomètres du site d'atterrissage de Curiosity. Il présente, à sa base, une couche d'argiles qui laisse penser qu'il y a plusieurs milliards d'années, la région de Gale était couverte d'eau liquide. "La route sera longue, prévient Nicolas Mangold. Si nous atteignons le mont d'ici un an, je serai content".

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Commentaires

Nous avons sélectionné pour vous

  • L’Espagne prête à sauver le TMT avec 400 millions d’euros

    En panne de financements, le projet de télescope de 30 mètres de diamètre Thirty Meter Telescope (TMT) se voit proposer une offre de 400 millions d'euros de l’Espagne, à condition qu'il s’installe aux Canaries. Mais le compte n’y est pas encore.

  • Ne manquez pas les Nuits des étoiles 2025 !

    La 35ᵉ édition des Nuits des étoiles a lieu ce week-end, du 1er au 3 août. Trois soirées pendant lesquelles des centaines de manifestations gratuites sont organisées partout en France. A l'oeil nu ou aux instruments, plongez dans les beautés du ciel d’été !

  • La comète interstellaire 3I/Atlas plus vieille que le Système solaire

    Découverte le 1er juillet 2025, la comète venue d'ailleurs qui se rapproche actuellement du Soleil aurait entre 7 et 14 milliards d'années, estime une équipe de chercheurs sur la base de sa vitesse phénoménale.