Les glaces arctiques perdent aussi du volume

Mesure de la diminution de volume des glaces arctiques par Cryosat 2. ©ESA.

Les données du satellite européen Cryosat 2 ont rendu leur verdict : en plus de régresser en surface, la banquise du pôle Nord perd en épaisseur.

La nouvelle était attendue par les spécialistes. Mais encore fallait-il la confirmer par des données chiffrées. C'est désormais chose faite avec les observations de Cryosat 2, lancé en 2010.

La glace perd du volume
En 2012, la banquise a régressé jusqu’à sa plus petite superficie connue. Ce triste record, source d'une grande quantité d’eau douce dans l'océan Arctique, s'accompagne aujourd'hui d'une diminution importante du volume des glaces.


Cryosat 2, avec son radar altimétrique, n'a mesuré ce volume que depuis son entrée en service, en 2010. D'autres satellites, comme les Icesat, actif depuis 2003, ont permis d'avoir des données antérieures. Les résultats obtenus s’insèrent dans une continuité inquiétante : entre 2003 et 2012, le volume de glaces arctiques a diminué de 36% en été et de 9% en hiver.

« Les données révèlent que la banquise épaisse a disparu d'une région qui va du nord du Groenland à l'archipel canadien et au nord-est du Svalbard », précise Katharina Giles, auteur de l'étude menée à l’University College de Londres.


Depuis 2008, la calotte polaire arctique a perdu 4300 kilomètres cube en été, et 1500 kilomètres cube en hiver. Ces résultats issus des satellites — dont Cryosat 2 — ont été confirmés de manière indépendante par des relevés au sol et par avion.

La vidéo ci-dessous montre la corrélation entre les mesures d'épaisseur de la banquise faites par Cryosat 2 (points rouges) et les prédictions théoriques (courbe blanche).

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La faute au réchauffement climatique ?
Les chercheurs de l'University College indiquent que les deux années de mesures de Cryosat 2 n'indiquent pas un changement à long terme. Ils observent toutefois que cette perte de volume entre 2011 et 2012 a très certainement contribué à la faible superficie de banquise atteinte en 2012.

Ces observations concordent très bien avec les modèles numériques qui indiquaient une diminution de la quantité de glace arctique au cours de la dernière décennie. D'où de fortes présomptions sur le coupable : le réchauffement climatique, dont la réalité et l’origine (à savoir les émissions massives de gaz à effet de serre), bien que contestées par quelques-uns, fait de moins en moins de doutes.

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