La scène se déroule à 200 millions d'années-lumière. La galaxie ESO 137-001 fonce à travers l'espace à 7,2 millions de km/h. Et cela décoiffe... Car l'espace de l'amas au sein duquel elle évolue n'est pas totalement vide. Il contient de faibles quantités de gaz épars. Le contact avec celui-ci est suffisant pour qu'il percute celui, plus dense, que contient la galaxie et qu'il l'expulse à l'arrière de la trajectoire. Ce gaz arraché à la galaxie apparaît en bleu, comme une traîne.
L'image est un mélange de deux clichés. L'un, en lumière visible, provient du télescope spatial Hubble. Il montre la lumière des étoiles mais aussi la poussière de la galaxie. L'autre, en rayons X, est issu du satellite Chandra. Et il révèle le gaz expulsé de la galaxie. En effet, celui-ci, chauffé à 180 millions de degrés, émet un rayonnement qui le rend apparent en rayons X et non en lumière visible.
La galaxie ESO 137-001 perd aussi de sa poussière interstellaire dans ce déplacement très véloce. On voit ses nuages sombres s'échapper de son noyau, dans la même direction que le gaz.
Toute cette matière lâchée dans l'espace n'est toutefois pas entièrement perdue. Elle s'agglomère de nouveau jusqu'à former des étoiles. En revanche, elle va inévitablement manquer à la galaxie qui, elle, aura bientôt du mal à créer beaucoup de nouveaux astres.
Philippe Henarejos, le 7 mars 2014.
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