L’énigme de l’étoile Epsilon du Cocher est définitivement résolue. Grâce à des observations menées en novembre et décembre 2009 avec l’interféromètre à six télescopes Chara, situé au mont Wilson, en Californie, les astronomes ont pu voir la forme de l’objet qui éclipse partiellement l’une des étoiles les plus brillantes (magnitude 3) de la constellation du Cocher.

Déjà, en janvier dernier, grâce à des données obtenues avec le satellite infrarouge Spitzer, ils avaient acquis la certitude qu’il s’agissait d’un nuage de poussières. Cette fois, ils en ont une preuve directe puisque grâce au pouvoir de résolution exceptionnel de l’interféromètre.

ils ont pu discerner la forme opaque qui passe lentement devant l’étoile, 150 fois plus grosse que le Soleil mais éloignée de 2000 années-lumière. Il s’agit d’un disque de poussière dont le diamètre équivaut à celui de l’orbite de Jupiter, soit environ 1,5 milliard de kilomètres. Ce disque, vu quasiment par la tranche, entoure et cache une étoile classique (de type spectral B5V) qui tourne autour d’Epsilon du Cocher en 27 ans.

En raison de la taille du disque, l’occultation partielle dure environ deux ans. Pour l’instant les observations de l’interféromètre optique ne montrent que le début de l’éclipse (cliquer ici pour voir l’animation). Mais d’autres mesures seront réalisées pour voir l’ensemble du phénomène. En effet, l’étoile, qui sera aisément observable à l’œil nu jusqu’à la fin du mois de mai, ne se couche jamais dans le ciel de l’hémisphère Nord et peut donc être suivie en permanence par les professionnels.

Pour en savoir plus :

- sur le mystère d’Epsilon du Cocher, lire l’article paru dans Ciel & Espace n°472.

- sur l’interféromètre Chara, lire le reportage paru dans Ciel & Espace n°476.