« La visite se fera en chaussettes. » Les visiteurs rangent consciencieusement leurs souliers dans des casiers disposés au sol. Les pointures ne dépassent guère le 26. Au musée de l’Air et de l’Espace, la nouvelle exposition « Petits pas sur la Lune » se destine aux bambins de 2 à 6 ans. Depuis le 14 décembre et jusqu’au 17 mai 2026, les jeunes pousses peuvent s’y rendre accompagnées de leurs parents en sus de l’exposition permanente.
Produit par la Cité de l’Espace de Toulouse mais présenté pour la première fois au Bourget en Seine-Saint-Denis, cet espace de 350 m² a été savamment conçu. Ses grosses manettes et autres boutons poussoirs s’utilisent de façon intuitive, quand sa moquette feutrée accueille les foulées hasardeuses. Résultat : on s’y dépense en (quasi) autonomie tout en éveillant ses sens dans la nuit et l’espace.
D’abord la Terre
Cette première initiation au ciel et à l’espace commence de jour, sur notre planète Terre aux couleurs chatoyantes. Ici, les modules en bois médium et aux bords arrondis sont une invitation à la grimpette. Là, des panneaux interactifs s’utilisent sans avoir besoin d’un mode d’emploi. À moins d’un mètre du sol, l’un d’eux recrée les éléments de notre météo terrienne. D’un coup de manivelle, le vent se met à souffler dans les têtes blondes ; des flocons tombent dans une grosse boule à neige ; un éclair jaillit à chaque saut de cabri sur une planche. Plus loin, tourner une grosse aiguille sur son cadran donne au ciel ses différentes teintes : rouge, bleue, noire…
Premier télescope
C’est dans la nuit que se poursuit la visite. Le hululement d’une chouette retentit à la lueur d’une Pleine Lune, dont le limbe s’observe par l’oculaire d’un petit télescope (un Dobson de 76 mm de diamètre). Dans une cabine pouvant accueillir un enfant et un adulte, l’un des seuls écrans de l’exposition montre un ciel étoilé tournant lentement. Les lumières qu’il est bon de savoir reconnaitre y apparaissent tour à tour : l’ISS, un satellite, un avion, la Grande Ourse, une étoile filante… Mais cet espace initiatique à l’astronomie ne serait pas complet sans un Système solaire, ni une grosse lune sous laquelle aiguille et cadran servent cette fois-ci à en allumer les différentes phases. « Ici, nous prévoyons des ateliers de médiation scientifique », indique Aurélie Linxe, responsable du pôle des exposition du musée de l’Air et de l’Espace.
En route vers la Lune
Non loin, une fusée cartoonesque dont le moteur gronde bel et bien cherche son équipage. Les graines d’astronautes accèdent en y grimpant au dernier grand espace de l’expo. Celui de l’exploration de la Lune. Passé un mural sur lequel s’actionnent différents engins lunaires, une cabane à l’allure de serre abrite une dinette pour astronautes. En haut d’un petit pont, un trampoline à taille réduite permet de s’affranchir, un peu, de la pesanteur. Le tout sous le regard d’un scaphandre grandeur nature debout derrière sa vitre. Une autre combinaison spatiale ayant davantage l’allure d’un déguisement peut être décorée à souhait avec différents patchs.
Pour prolonger le plaisir, des Playmobil, du matériel de dessin et un confortable espace lecture sont aménagés çà et là. De quoi retarder le moment où il faudra revenir sur Terre. Si possible, sans pleur ni cri. Après tant de péripéties, certains explorateurs en herbe auront besoin d’une bonne sieste !
