Nouvelles images de Rosetta, nouvelles questions

Une trace brillante sépare les deux parties de la comète Churyumov-Gerasimenko. Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

Quelle est la nature de l'étrange collerette brillante que révèlent les toutes dernières images de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenako par Rosetta ?

Dotées d'une résolution de 100 m par pixel, ces images ont été réalisées le 20 juillet 2014, tandis que la sonde européenne se trouvait encore à 5500 km du noyau cométaire.

En plus de sa structure double, découverte le 11 juillet 2014, elles permettent de deviner une surface cabossée, sans doute criblée de cratères, ainsi qu'une bande blanchâtre au niveau du « cou » de « Chury », là où le « corps » et la « tête » de la comète se rejoignent.

Il est impossible pour le moment de savoir si cet éclat particulier est dû à une différence de composition de cette zone, ou bien à une différence de texture.

La surface de la comète pourrait bien être plus lisse, et donc plus réfléchissante, à cet endroit. En 2010 en effet, le survol de la comète Hartley 2, elle aussi bicéphale, par la sonde Epoxi, avait montré une séparation nette entre les deux têtes du noyau d'une part, hérissées de rochers, et sa ceinture de l'autre, comme saupoudrée de grains fins.

"Chury" vue à 5500 km de distance. Les trois images ont été prise à deux heures d'intervalle. Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

"Chury" vue à 5500 km de distance. Les trois images ont été prise à 2 heures d'intervalle.
© ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

À l'époque, les planétologues avaient avancé une explication gravitationnelle à cette ségrégation. La ceinture étant plus proche du centre de masse de la comète, c'est sur elle que devaient naturellement se déposer toutes les poussières créées lors d'un impact, étant incapables de quitter son champ de gravité.

Pour Churyumov-Gerasimenako cependant, l'explication est moins convaincante car le noyau cométaire est moins symétrique que celui de Hartley 2.

Les scientifiques espèrent en savoir plus d'ici quelques semaines, lorsque Rosetta se sera approchée à moins de 100 km de la comète. En attendant, les images de la caméra Osiris ont permis de réaliser le modèle 3D ci-dessous.

Modèle 3D de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Crédit : ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

Modèle 3D de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.

© ESA/Rosetta/MPS for OSIRIS Team MPS/UPD/LAM/IAA/SSO/INTA/UPM/DASP/IDA

Pour en savoir davantage sur la mission Rosetta et sur les comètes en général, reportez-vous au numéro de Ciel & Espace de juillet, en kiosque tout l'été, et au numéro d'août 2014, qui paraît ce 25 juillet, avec la Carte des Nuits des étoiles.

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