Le télescope Hubble doit trancher le cas de la planète Fomalhaut b

Une planète autour de Fomalhaut? Hubble pourrait bientôt trancher? Crédit : Nasa/ESA/C&E photos

Est-ce une planète qui a été photographiée autour de l'étoile Fomalhaut, ou un simple nuage de poussière ? La polémique est sur le point d'être ravivée par de nouvelles observations d'Hubble.

A partir du 27 mai, le télescope spatial Hubble doit observer Fomalhaut et aider les chercheurs à déterminer si l'étoile est accompagnée ou non, d'une planète.

Course à la première photo d'une exoplanète

L'enjeu est loin d'être mineur. Finalement, il s'agit de savoir qui a, le premier, photographié une exoplanète. Est-ce Paul Kalas, de l'université de Berkeley? En 2008, il annonce avoir photographié avec Hubble une planète géante qui navigue à 110 unités astronomiques de Fomalhaut. L'art d'imager une planète est si difficile que réussir peut rapidement porter un scientifique aux nues.

Planète ou nuage de poussières?

Mais en début d'année 2012, Markus Janson, de l'université de Princeton, a fait redescendre sur Terre Paul Kalas. Pour lui, ce n'est pas une planète qui a été photographiée. Il ne s'agit probablement que d'un vaste nuage de petites particules formé par des collisions entre comètes, ou un impact de l'un de ces petits corps sur une planète (voir les arguments dans Ciel & Espace de mai 2012).

L'existence de la planète n'est donc pas nécessairement remise en cause, mais ce n'est pas elle qui a été photographiée, clame le chercheur de Princeton, avec d'autres sceptiques. Parmi eux : Ray Jayawardhana, de l'université de Toronto, justement sur les rangs pour le titre de premier photographe d'une exoplanète avec son portrait de J1609b.

Des observations de qualité médiocre

La nouvelle campagne d'observations de Fomalhaut b par Hubble pourrait aider à résoudre la controverse. Les images permettront peut-être d'affiner la trajectoire de l'objet afin de déduire si oui ou non, il se comporte comme une planète. Paul Kalas, qui doit mener les observations, révèlera ses résultats mi-juin.

Peu de chance qu'ils fassent taire la polémique, car pour définir la trajectoire d'une planète, il faut l'observer pendant plusieurs années. Il y a quelques mois, Paul Kalas nous révélait par ailleurs que "le coronographe de l'instrument ACS utilisé lors des observations de 2004 -2006, ne fonctionne plus. Nous utiliserons donc STIS, l'un des engins les plus anciens à bord d'Hubble. Les données obtenues seront donc de bien moindre qualité".

Rendez-vous en juin sur www.cieletespace.fr pour de nouveaux rebondissements dans l'affaire Fomalhaut.

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