Le «grand vide» de l'Univers se dégonfle

Le "trou" de l'Univers est visible en bleu foncé, au bord inférieur droit de cette carte dressée par le satellite WMAP. Crédit : NASA/WMAP/Ciel et Espace

C'est une baudruche qui n'en finit pas de se dégonfler. Neuf mois après l'annonce de sa découverte en direction de l'Eridan, par Lawrence Rudnick (université du Minnesota) et ses collègues, il semble que la gigantesque bulle de vide de 1 milliard d'années-lumière repérée dans la trame mousseuse de l'Univers n'existe pas. Après les doutes que nous exposions dès le mois de mars dans Ciel & Espace (n° 454), le coup de grâce est porté par deux astrophysiciens américains. Ils ont réexaminé les observations radio de Rudnick et décelé un biais dans sa manière de compter les galaxies de la région concernée : en ignorant les galaxies les moins lumineuses et en se concentrant sur une petite région spécialement peu peuplée, lui et ses collègues avaient largement surestimé le déficit de matière dans cette zone du ciel. Il n'y aurait donc pas de grand vide...

Voilà qui ne fait pas l'affaire des cosmologistes. Rudnick et ses collègues avaient en effet fouillé cette région de l'Eridan afin d'expliquer une autre observation : la présence d'une tache anormalement froide sur la carte de températures de l'Univers primordial. Cette tache, véritable casse-tête au regard des modèles cosmologiques standard, pouvait s'imaginer comme une conséquence de la présence du grand vide (par une altération subtile de la lumière primordiale le long de son trajet jusqu'à nous). Privés de cette explication, les cosmologistes vont devoir faire preuve d'encore plus d'imagination...

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