La voile solaire française de la start-up Gama est dans l’espace

Vue d'artiste du premier satellite de Gama avant déploiement de sa voile solaire © Gama
La jeune entreprise Gama a fait mettre sur orbite le satellite de sa première mission. Le déploiement de la voile solaire qu’il contient est prévu au printemps.

Le premier lancement de Space X en 2023 s’est effectué sans encombre. C’est une bonne nouvelle pour la start-up Gama, basée à Ivry-sur-Seine, au sud de Paris. Sa voile solaire se trouve parmi les 114 petits satellites lancés d’une traite par la mission Transporter 6, le 3 janvier 2023. C’est la première voile solaire française, et même européenne, à être envoyée dans l’espace – si l’on exclut les prototypes de voiles déployés pour désorbitation d’un satellite par freinage.

Pour tout comprendre sur le fonctionnement d'une voile solaire
Lire notre reportage chez Gama en 2022

 

Une heure après le départ de la fusée depuis la Floride, le satellite qui la contient a été placé sur une orbite polaire basse, à 538 km d’altitude. Une satisfaction aussi pour l’entreprise lituanienne NanoAvionics, qui fournit la structure du satellite gros comme une boite à chaussures (30 x 10 x 10 cm).

Déploiement pas avant le printemps

Au programme dans les prochaines semaines : la recette en vol, ou « commissioning », du satellite, c’est-à-dire vérifier le comportement de ses systèmes à bord, comme la charge de ses batteries par les panneaux solaires ou la régulation de sa température. Le déploiement de la voile n’est, lui, prévu qu’au printemps 2023. « Avant cela, en mars, nous allons conduire des tests dans un avion Air Zero g, qui reproduit l’apesanteur par des vols paraboliques, rapporte Louis de Gouyon Matignon, président et cofondateur de Gama en octobre 2020. Les conclusions de ces essais nous permettront de mettre à jour nos logiciels à distance dans l’espace. Et ainsi perfectionner le modèle de déploiement de la voile. »

L’objectif principal de cette mission baptisée « Gama Alpha » est de démontrer le déploiement de la voile, de 73,5 m² pour 2,5 microns d’épaisseur. L’entrepreneur envisage en 2024 ou 2025 la mission « Gama Beta », qui doit prouver la capacité de naviguer grâce à une voile solaire. Chose que la mission Lightsail 2, qui s’est terminée en novembre 2022, avait prétendu réussir… sans réellement convaincre. Elle n'avait pas réussi à manœuvrer au-delà de quelques centaines de mètres. De son côté, la mission NEA Scout, lancée à bord de la mission Artemis 1, a échoué. Le satellite qui devait naviguer par voile solaire vers un astéroïde ne s’est jamais allumé.

 

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