La frontière entre planète et étoile s’efface

Une naine brune n'est ni une étoile, ni une planète, mais un astre entre les deux. Crédit : NASA/JPL-Caltech

Les naines brunes les plus froides ont une masse située entre 5 et 20 fois celle de Jupiter, selon une nouvelle étude. Elles feraient ainsi le lien entre les planètes géantes et les étoiles plus chaudes.

Une naine brune est un astre qui n'atteint pas 80 fois la masse de Jupiter, nécessaire pour entretenir la fusion de l'hydrogène comme dans le cœur d'une étoile.

La limite inférieure avec les planètes est habituellement fixée à 13 masses joviennes, une masse qui est suffisante pour brûler du deutérium. Mais cette séparation n'est pas nette.

Des petites étoiles froides

En mesurant précisément la distance d'un grand nombre de naines brunes grâce au télescope infrarouge Spitzer, des astronomes ont calculé leur température de surface. Comprises entre 125 et 175°C, ces températures restent les plus froides jamais mesurées pour ce type d'astres, mais sont plus élevées que ce que les modèles prédisent.

Pour atteindre ces températures après un refroidissement de plusieurs milliards d'années, ces objets doivent avoir une masse entre 5 et 20 fois celle de Jupiter. Ce sont donc les meilleurs analogues aux exoplanètes géantes.

La formation plutôt que la masse comme critère ?

La frontière entre ces étoiles froides et les planètes devient donc encore un peu plus floue.

Si une naine brune avait été observée en orbite autour d'une étoile, elle aurait sûrement été classée parmi les planètes. Mais les astronomes pensent qu'elles sont apparues de façon isolée, et non dans le disque d'accrétion d'une étoile massive. Ce critère pourrait se révéler plus pertinent, si les modèles de formation se précisent.

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