La formation intense d’étoiles a démarré très tôt dans l’Univers

Un amas de galaxies (en bleu, observé par le télescope spatial Hubble) agit comme une lentille gravitationnelle et révèle une lointaine galaxie à formation d'étoiles (en rouge, observation de Alma). Crédit : ESO/NRAO/NAOJ

L'Univers était déjà peuplé de nombreuses galaxies à intense formation d'étoiles dès son premier milliard d'années, indiquent des mesures réalisées à l'observatoire Alma.

Plus que l'existence de telles galaxies, déjà observées par le passé, c'est leur proportion qui étonne. Les modèles d'évolution des galaxies, par accrétions successives, avaient déjà des difficultés à rendre compte de l'existence de spécimens riches en poussières et formant vigoureusement des étoiles (500 fois plus que notre galaxie) si tôt dans la vie de l'Univers.

Cette fois, « la présence de deux galaxies à intense formation d'étoiles, un milliard d'années après le big bang, dans un échantillon de seulement 26 sources, démontre qu'un réservoir significatif de poussière et de gaz moléculaire était déjà constitué à l'époque de la réionisation », expliquent l'astrophysicien Joaquin Vieira (California Institute of Technology) et ses collègues dans la revue britannique Nature. Le hiatus se creuse un peu plus...

La montée en puissance d'Alma

Les chercheurs sont parvenus à mesurer la distance de 23 galaxies ultralointaines grâce à l'interféromètre Alma, qui explore le ciel en ondes millimétriques.

Cet observatoire est installé à 5000 m d'altitude sur le plateau de Chajnantor (Andes chiliennes). Il ne comptait que 16 antennes lors des observations, alors qu'il disposera de 66 paraboles à terme.

L'équipe s'est aussi appuyée sur l'effet de lentille gravitationnelle, en sélectionnant dans une liste de galaxies observées avec le radiotélescope SPT (South Pole Telescope) celles dont l'éclat paraissait amplifié.

À terme, Alma disposera d'un œil plus aiguisé que le télescope spatial Hubble. Sa sensibilité inégalée dans les ondes millimétriques lui permettra non seulement de mesurer la distance des galaxies les plus lointaines, mais aussi leur vitesse de rotation, leur masse, de cerner leur contour avec une précision inégalée.

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