La couche profonde de Jupiter se dévoile

de Pater, et al., NRAO/AUI/NSF; NASA
À l’aide d’une observation par ondes radio, des chercheurs de Berkeley ont pu observer les couches de nuages de Jupiter jusqu’à 100 km sous la surface gazeuse de la planète.

Nous vous en parlons dans notre numéro de mai 2016 (actuellement en kiosque) et son dossier consacré aux planètes géantes : l’intérieur des planètes « gazeuses » reste un mystère, faute d’y envoyer de nouvelles sondes. Or, avant l’arrivée de Juno cet été, une équipe de l’université de Californie, à Berkeley, vient de lever un peu le voile sur l’épaisse couche de nuages de Jupiter.

Comparaison entre l'image optique et celle radio

Grâce à l’amélioration de la sensibilité des instruments du VLA (Very Large Array, un réseau de télescopes radiométriques basé au Nouveau-Mexique), ces chercheurs ont pu sonder les couches externes de Jupiter jusqu’à près de 100 km de profondeur. « L’intérieur de la planète est très chaud et émet donc des radiations en ondes radio, nous détaille Imke de Pater, le responsable de l’étude. Lorsque ces ondes traversent les couches externes, elles sont majoritairement absorbées par le gaz d’ammoniac (NH3). En mesurant cette absorption, nous pouvons en déduire la présence ou non de couches d’ammoniac, et à quelle profondeur elles se trouvent. » Grâce à cette information, les chercheurs ont pu modéliser la circulation globale jusqu’à 100 km de profondeur.

 « Jeu des 7 erreurs »

Sur leur nouvelle image publiée avec leur étude, on remarque ainsi plusieurs différences. Tout d’abord que l’ensemble est globalement identique entre la surface de la couche externe et ses 100 km de profondeur. Toutefois, comme dans un jeu des 7 erreurs, on peut y voir quelques différences. La taille de la Grande Tache rouge paraît ainsi se réduire en profondeur.

Comme le souligne Imke de Pater :

L'activité de la Grande Tache rouge semble être principalement en surface, mais elle s’élargit aux alentours des 30 km de profondeur, avant de décroître.

De même, certains points actifs en surface s’estompent vite, pour laisse la place aux grands mouvements d’ampleur, responsables de la « rotation » des vents de la planète en à peine 10 heures. Cette étude sera très bientôt complétée par les observations « in situ » qu’effectuera Juno lors de son approche en juillet 2016.

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