L’une des plus grosses planètes naines sort de l’anonymat

Plus de 10 ans après sa découverte, la petite planète 2007 OR10 reçoit enfin un nom : Gonggong. Retenez-le bien, car il s’agit de la troisième plus grosse planète naine du Système solaire, après Pluton et Éris.

Comme frappé de malédiction, l’objet transneptunien 2007 OR10 est resté pendant plus d’une décennie le plus gros corps du Système solaire connu à ne pas avoir de nom. Cette anomalie est désormais réparée : l’Union astronomique internationale (UAI) vient de le baptiser 225080 Gonggong.

Avec cette désignation, il troque une malédiction pour une autre car, dans la mythologie chinoise, Gonggong est un dieu de l’eau contraint à l’exil. Représenté avec des cheveux rouges, une tête humaine et un corps de serpent, il est accusé d’avoir causé des inondations cataclysmiques, fait basculer l’axe de rotation de la Terre et semé le chaos. Les découvreurs de Gonggong ont attendu longtemps, car ils voulaient un nom en rapport avec ses caractéristiques physiques. Le choix final a été l’objet d’un vote en ligne avec comme alternative le dieu scandinave Vili, frère d’Odin, et la déesse germanique de l’agriculture Holle.

Une surface rouge et glacée

Le choix de Gonggong est néanmoins le plus en phase avec les caractéristiques de l’astre, car de la glace d’eau a été détectée à sa surface. Cette glace correspond sans doute à une activité cryovolcanique passée. Par ailleurs, sa surface est bien plus rouge que la moyenne en raison de la présente de méthane et de tholins. Enfin, son orbite est un avant-goût de l’exil, puisqu’il s’éloigne jusqu’à 101 unités astronomiques du Soleil, soit plus de 3 fois la distance de Neptune.

Quoi qu’il en soit, Gonggong présente un intérêt scientifique majeur avec un diamètre de 1535 km et son satellite de 300 km. Celui-ci a par la même occasion été baptisé Xiangliu, ce serpet à 9 têtes était le ministre de Gonggong dans la mythologie.  Sa taille justifie de le classer au rang de planète naine, car c’est la troisième plus grosse d’entre elles, après Pluton et Éris. Les astronomes s’accordent à le considérer comme planète naine, mais il reste encore à l’UAI de le reconnaître définitivement pour réparer la dernière injustice le concernant.

 

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