Hayabusa 2 réussit une manœuvre déterminante près de l’astéroïde Ryugu

Hayabusa 2 vient juste de déposer son marqueur (visible comme un point brillant au centre de l'image) sur la surface de Ryugu. Crédit : Jaxa
Pour espérer arracher à nouveau quelques grammes de roches à l’astéroïde Ryugu, la sonde japonaise devait déposer à sa surface et de manière précise, un marqueur métallique.

Le 30 mai, à 0 h 19 (heure française), la sonde Hayabusa 2 a réussi à déposer un marquer métallique de 10 cm de diamètre à la surface de Ryugu, tout près de l’endroit où elle avait creusé un cratère artificiel grâce à un projectile. Pour cela, l’engin s’est approché à moins de 10 m de la surface rocheuse et irrégulière de l’astéroïde. « Opération pleinement réussie ! s’enthousiasme Patrick Michel, astrophysicien à l’Observatoire de Côte d’Azur, associé à la mission. Les Japonais ne cessent de m’impressionner pour leur persévérance et les succès qui s’enchaînent. C’est extraordinaire. » Le chercheur donne quelques précisions sur la manière dont les choses se sont déroulées : « La sonde a bien été guidée vers la zone prévue environ 10 m au-dessus du cratère produit par le SCI, et le marqueur a été déployé à une altitude de 9 m. Des données précieuses ont été obtenues sur les performances de la sonde à basse altitude et des images à très haute résolution ont été prises autour du site potentiel de récolte. La sonde est retournée à sa position parking à 20 km sans problème. Le marqueur s’est posé près de la zone avec une précision plus grande que lors de la première récolte. »

Cette photo, prise par la sonde quelques instants après sa maneouvre,depuis une altitude de moins de 40 m,
montre le marqueur et le cratère artificiel, séparés d'une dizaine de mètres. Crédit : Jaxa.

Cette manœuvre était cruciale dans la perspective de tenter de collecter à nouveau des échantillons de roche, cette fois dans le cratère fraîchement créé. En effet, le marqueur métallique déposé en surface doit permettre à la sonde de se guider précisément pour aller prospecter au bon endroit. Toutefois, selon Patrick Michel, la décision n’a pas encore été prise.

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