De la glace sous les pôles de Vesta ?

Le pôle sud de l'astéroïde Vesta. Crédit : NASA/JPL-Caltech/UCLA/MPS/DLR/IDA

De récentes estimations de sa température le suggèrent : il pourrait y avoir de la glace depuis des milliards d'années sous les pôles de l'astéroïde Vesta. C'est le deuxième plus gros objet de la Ceinture d'astéroïdes, entre Mars et Jupiter.

Après modélisation de la façon dont l'astéroïde est éclairé, deux chercheurs de la Nasa et de l'université du Maryland concluent que la température moyenne de Vesta est de -130°C, et descend jusqu'à -150°C près des pôles.

« Près des pôles, les conditions semblent favorables à l'existence de glace d'eau sous la surface », souligne Timothy Stubbs, l'un des auteurs de l'étude.

La découverte d'eau sur l'astéroïde Vesta ne serait pas anodine. Puisqu'il s'agit de l'un des corps les plus secs du Système solaire, la présence de glace serait due à un apport externe.

L'eau des comètes

Vesta a-t-il été bombardé par des comètes, comme la Terre et la Lune l'auraient été dans leur jeunesse ? Et si oui, peut-on espérer pouvoir un jour analyser cette eau ? Que nous révélerait-elle sur notre propre histoire ?

Sur la Lune, elle aussi très sèche, il est possible qu'un peu de cette eau primordiale subsiste au fond de certains cratères polaires, dans des zones plongées dans l'ombre depuis des milliards d'années.

Sur Vesta, en revanche, c'est impossible. Comme il est incliné de 27° sur son orbite, chaque parcelle de sa surface est éclairée à un moment ou à un autre de sa révolution autour du Soleil (qui dure un peu plus de trois années et demie terrestres). Il faut s'enfoncer à quelques mètres sous sa surface pour que la glace se maintienne.

Le verdict de Dawn

Justement, la sonde Dawn, qui tourne autour de Vesta depuis le 16 juillet 2011, est équipée d'un instrument capable de découvrir cette eau. Plus précisément, son détecteur de rayons gamma et de neutrons peut repérer l'un des composés de l'eau (l'hydrogène) cachée sous la surface.

Jusqu'à récemment, Dawn était satellisée trop loin de l'astéroïde pour activer son détecteur de neutrons. À 210 km d'altitude, la sonde peut désormais le faire.

D'ici quelques mois, nous saurons peut-être enfin si le sombre régolithe de Vesta masque de la glace d'eau primordiale.

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Commentaires

Nous avons sélectionné pour vous

  • Les trous noirs sont en une du Ciel & espace 595, en kiosque le 15 mai

    Au sommaire du magazine Ciel & espace de juin-juillet 2024 : les trous noirs tout proches de nous ; la bataille des géants entre l’ELT européen et le TMT américain ; l’abbé Lacaille, l’explorateur du ciel austral ; le test de la lunette Askar FRA400…

  • Télescopes géants : l’Europe décolle, l’Amérique s’enlise

    C’est désormais une évidence : dans quelques années, le plus grand télescope optique du monde sera européen. Et non américain, comme cela a longtemps été le cas. Ce revirement découle d’aléas, mais pas seulement. La stratégie différente de financement aux États-Unis et en Europe joue aussi un rôle important.

  • Le départ du Starliner de Boeing à nouveau reporté

    À deux heures de décoller, un problème survenu sur la fusée Atlas 5 au sommet de laquelle se trouvait la capsule habitée Starliner a imposé le report de son voyage vers l’ISS. Rendez-vous le 10 mai 2024 au plus tôt pour un nouveau départ.