Coup de foudre au pôle de Jupiter

Un éclair sur Jupiter. © Nasa/JPL-Caltech.SWRI/MSSS et K. Gill
Sous l’œil de la caméra JunoCam de la sonde Juno, un éclair orageux s’allume au pôle nord de la planète. Ce qui semble être une anomalie s’explique en réalité très bien.

Cette photo montre un éclair dans l’atmosphère de Jupiter. On sait que la foudre sur la planète géante est assez similaire à celle que l’on connaît sur Terre, à une différence près : sa localisation. Sur Jupiter, il n’y a jamais de foudre au niveau de l’équateur. C’est au pôle que les chances de l’observer sont les plus fortes. Ce curieux phénomène s’explique par le fait que Jupiter est 5 fois plus loin du Soleil que la Terre. Ainsi, le Soleil chauffe 25 fois moins l’atmosphère jovienne, mais que celle de la Terre.

Tout comme sur Terre, le rayonnement du Soleil est plus intense à l’équateur, mais Jupiter rayonne aussi beaucoup de chaleur issue de son intérieur même. À l’équateur, le chauffage interne et le Soleil ont tendance à s’équilibrer. Au contraire aux pôles, la chaleur interne peut se hisser facilement à travers une atmosphère plus froide qu’à l’équateur.

Un cliché traité part un amateur

Cette image a été prise par la caméra Junocam à bord de la sonde américaine Juno. On peut la comparer à celle d’un simple appareil photo doté d’un angle de 58° et d’un peu moins de 2 millions de pixels. Il s’agit d’un instrument initialement consacré aux sciences participatives. À partir de leurs observations au sol, les amateurs participent au choix de cibles lors des survols de la sonde. Les images sont ensuite mises à la disposition des internautes.

Ainsi, la photo que l’on voit ici a été traitée par l’amateur Kevin Gill à partir de données prises en décembre 2020. Cette caméra participe au succès grand public de la mission Juno. Mais les données sont aussi utilisées par les astronomes professionnels, d’autant que l’instrument fonctionne toujours après plus de 50 survols alors qu’il avait une durée de vie théorique de 8 survols de Jupiter en raison des rayonnements intenses autour de la planète.

 

Le Ciel & espace n°589, juin-juillet 2023 avec un dossier consacré à l’énergie des étoiles

Hors-série Artemis : Comment la Nasa veut reconquérir la Lune

Deux numéros disponibles sur notre boutique web et en kiosque (où les trouver ?)

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Nous avons sélectionné pour vous

  • Sur le Soleil : un trou géant qui pourrait illuminer nos nuits prochaines !

    Un immense trou coronal est actuellement visible sur le Soleil. Il envoie des particules vers la Terre, offrant ainsi des possibilités d’aurores polaires dans la nuit du 13 au 14 septembre 2025.

  • La Lune rouge se lève à l’heure bleue

    Le 7 septembre, la France a vécu une éclipse de Lune originale : notre satellite se levait alors qu’il était plongé dans l’ombre de la Terre. Depuis Nice, Anthony Caretto a saisi la Lune cuivrée au-dessus du phare du Cap Ferrat, mise en valeur par un fond de ciel bleu, par chance dégagé.

  • Instantané d’une exoplanète gazeuse en train de naître

    Grâce au Very Large Telescope (VLT), les astronomes ont photographié une planète gazeuse gravitant autour d’une jeune étoile, WISPIT 2. L’image est à ce jour la plus détaillée d’une exoplanète naissante dans un disque multi-anneaux.