Le journal de Thomas Pesquet (10) : Secourisme et petits plats

Exercice de massage cardiaque, à Houston. © Nasa/J. Blair
L'astronaute de l’ESA Thomas Pesquet doit s’envoler en novembre 2016 vers la station spatiale internationale et séjourner six mois à bord. Une mission pour laquelle il s’entraîne depuis deux ans. Chaque mois, il raconte les coulisses de cette préparation aux lecteurs de « Ciel & Espace ».

Épisode 10 : Secourisme et petits plats

Faire un massage cardiaque en apesanteur, c’est assez spécial ! On ne peut pas se servir de son poids, et comme chaque poussée dans un sens se traduit par une poussée inverse, il faut ruser. Dans l’ISS par exemple, la technique consiste à mettre les pieds au plafond, attacher le patient à un banc de l’autre côté, et pousser avec les bras. C’est le genre de choses que j’ai apprises fin mars à Houston, au centre des astronautes de la Nasa.

Pendant nos missions, nous devons être capables de réaliser certaines interventions médicales, depuis le prélèvement sanguin jusqu’à la réalisation d’un point de suture, en passant par la pose d’une perfusion. Nous devons même être capables d’arracher une dent ! J’ai donc aussi suivi un petit cours de dentiste, avec travaux pratiques (sur une maquette, rassurez-vous). Toute cette formation sera complétée dans quelques mois par un stage d’une semaine avec des urgentistes.

Prélèvements, piqûres, il faut apprendre à tout faire. © Nasa

À Houston, j’ai aussi eu l’occasion de goûter la nourriture que j’aurai sur orbite. Traditionnellement, les Européens mangent américain. Je devais noter les menus types (très variés !), mais aussi choisir ma bonus food. Il s’agit des plats qu’on aime le plus et que l’on peut avoir plus souvent. Pour ça, j’ai un problème : j’aime tout, je ne suis vraiment pas difficile !

Pour améliorer l’ordinaire, les passagers de l’ISS
peuvent demander certains de leurs plats préférés.
Mais pas de fromage ! Tant pis. © ESA

Cela dit, comme les astronautes de l’ESA ont la possibilité de choisir une bonus food nationale, je vais évidemment me tourner vers la cuisine française. J’aurai le privilège de choisir dans le catalogue de recettes développées pour le Cnes par Alain Ducasse, et je pourrai sans doute même en demander de nouvelles. Mais lesquelles ? Quand j’étais petit, j’adorais la langue-de-bœuf sauce piquante, le genre de choses que les enfants détestent. Malheureusement, les plats en sauce sont bannis en apesanteur. Quant au fromage, quand j’en ai parlé à la Nasa, on m’a dit que ce serait compliqué...

200 types de gants différents

Toujours à Houston, j’ai enfin pu essayer et choisir les gants que j’utiliserai lors de mes sorties dans l’espace. Il existe environ 200 types de gants différents. Après avoir soigneusement pris les mesures de vos mains, on vous propose d’en essayer cinq ou six paires, dans une boîte sous vide. Il faut savoir que les gants possèdent une plaque métallique qui enserre la paume de la main, et empêche qu’ils gonflent trop dans le vide spatial.

Les gants serrés permettent la meilleure dextérité, mais peuvent être inconfortables, voire douloureux, après plusieurs heures d’utilisation. Les gants moins serrés sont confortables, mais ils peuvent être difficiles à utiliser pour certaines manipulations. J’ai choisi deux paires très différentes. Celle que j’utiliserai le jour venu, je le déciderai là haut !

 

Découvrez l’épisode 11 du journal de Thomas Pesquet : Une mission, un nom.

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