La mission InSight révèle les entrailles de Mars

Crédit : IPGP/David Ducros
Depuis 2018, la sonde InSight étudie l’activité sismique de Mars afin de comprendre comment est structurée la planète. Grâce à elle, les chercheurs ont pu mesurer la taille du noyau martien, apprendre qu’il est liquide et déterminer l’épaisseur de différentes couches géologiques.

Petit à petit, Mars nous révèle ses secrets. Le SEIS (Seismic Experiment for Interior Structure), le sismomètre déposé en 2018 par la sonde InSight sur le sol de la planète rouge, a permis d’en apprendre plus sur sa structure interne. Dans trois articles publiés par la revue Science ce vendredi 23 juillet 2021, les données analysées par les chercheurs montrent que la planète possède un noyau liquide, d’un rayon de 1830 km. Ce cœur en fusion est entouré d’un manteau épais de 1560 km. Quant à la croûte, plus fine que prévu, elle pourrait faire entre 20 km (si elle est constituée de deux sous-couches) et 37 km (si elle en est constituée de trois) de profondeur. C’est la première fois que l’on obtient des mesures aussi précises sur la structure interne d’une autre planète que la Terre – sans compter la Lune.

Un monde aride et froid

Pour comprendre comment Mars est devenue le monde inhabitable d’aujourd’hui, les scientifiques cherchent à savoir pourquoi elle a perdu son champ magnétique. La réponse pourrait se trouver dans son noyau, dont la taille, plus grosse que prévu, a surpris les chercheurs. En outre, il paraît être peu dense, “ce qui pourrait avoir eu des conséquences sur le champ magnétique”, note Eric Beucler, du Laboratoire de Planétologie et Géodynamique de l’Université de Nantes.

Le sismomètre SEIS a été fourni par le CNES à la mission InSight. © IPGP/David Ducros

Les recherches continuent

Le SEIS a pour mission d’étudier les ondes sismiques afin de détecter d’éventuels changements de composition du sol, or Mars ne présente pas de tectonique des plaques. Elle possède quand même une activité sismique, mais celle-ci est souterraine, plus lointaine, ce qui rend son analyse plus difficile. Jusqu’à présent, le sismomètre n’a donc pu capter que des séismes d’une intensité de 4.0 maximum. Les chercheurs espèrent en détecter un d’une plus forte intensité, ce qui permettrait d’obtenir plus de données.

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