Euclid, le télescope spatial pour sortir du noir : un grand entretien avec Marc Sauvage

L'astrophysicien Marc Sauvage, du CEA. Crédit : AFA/Ciel&Espace
Début juillet, un télescope spatial très original baptisé Euclid prendra la route du ciel. Sa mission, comme nous l'explique notre invité Marc Sauvage dans ce grand entretien : dévoiler enfin la face noire de l'univers. Découvrez la prochaine mission d'astrophysique de l'agence spatiale européenne !

Euclid s'approche du pas de tir. Cette nouvelle mission du programme Cosmic Vision de l’Agence spatiale européenne, qui durera au moins six ans, vise à mesurer la forme d’un à deux milliards de galaxies pour détecter l’effet observable de l’énergie noire. Les observations et les données astronomiques récentes confirment que 95% de la densité de l’énergie du cosmos est composé de fantômes connus sous les noms de « matière noire » et « d’énergie sombre ». Des composants non identifiés, dont l’origine est inconnue. La première « pèse » et influe sur la rotation des galaxies ; la seconde est responsable de l’accélération de l’expansion de l’Univers. Si cet univers sombre existe c’est parce qu’on en voit les effets et que nous pouvons même les mesurer.

C’est pour mieux comprendre la face noire de l’Univers que ce nouveau télescope spatial, qui mobilise les efforts de près de 1500 scientifiques et ingénieurs, va mesurer l’influence de la matière noire, dans l’espace et dans le temps, et tenter de comprendre pourquoi l’expansion de l’Univers, enregistrée depuis le Big Bang, s’accélère. Une mission scientifique fondamentale et essentielle pour alimenter en informations précises tous ceux qui cherchent à percer les mystères de ces deux grandes inconnues du monde, la matière et l’énergie invisibles qui dominent et gouvernent l’Univers.

Marc Sauvage est l’invité de ce Grand entretien de Ciel & Espace. Il est astrophysicien au CEA – Saclay, et responsable français au board du consortium Euclid. Astronome support au télescope Canada-France-Hawaii, où ses recherches ont porté sur l’interprétation de l’émission infrarouge du milieu interstellaire, et sur ses relations avec la composition chimique des poussières interstellaires, il a rejoint ensuite l’équipe de la caméra Isocam pour le satellite européen ISO, puis est devenu le responsable scientifique des contributions CEA à la mission du satellite Herschel lancé en 2009. Sa vision sur les sauts technologiques franchis dans le développement des télescopes spatiaux et son regard sur les enjeux, pour les physiciens, de la qualité des données acquises par ces instruments, est précieuse.

 

Le Ciel & espace n°589, juin-juillet 2023 avec un dossier consacré à l’énergie des étoiles

Hors-série Artemis : Comment la Nasa veut reconquérir la Lune

Deux numéros disponibles sur notre boutique web et en kiosque (où les trouver ?)

 

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Nous avons sélectionné pour vous

  • Un minuscule satellite découvert autour d’Uranus

    Une équipe américaine a décelé un petit objet gravitant en bordure des anneaux d’Uranus grâce à plusieurs images prises à l’aide du télescope spatial James Webb.

  • Observez la plus belle conjonction planétaire de 2025 !

    À l’aube, les planètes Mercure, Vénus et Jupiter sont alignées au-dessus de l’horizon est. Un fin croissant de Lune permet de les identifier facilement à l’œil nu. Profitez aussi de la fin de nuit pour repérer Saturne, puis, au télescope, Uranus et Neptune.

  • Ammonite : un petit fossile remet la Planète 9 à sa place

    Le télescope Subaru a permis la détection d’un corps très éloigné dans le Système solaire. Le petit astre, désigné 2023 KQ14, a été surnommé « Ammonite » par ses découvreurs. Son orbite atypique repousse celle de l’hypothétique « Planète 9 ».