Il est aux alentours de 20 h, au centre spatial Kennedy, quand, ce 17 mars 2022, la fusée Space Launch System (SLS) de la mission Artemis 1 s'éloigne dans le crépuscule finissant. Au ras de l'horizon, la Pleine Lune s'est levée comme pour saluer celle qui devrait lui rendre visite d'ici au mois de juin. Depuis la fin du programme Apollo, au début des années 1970, on n'avait pas vu pareille scène dans la base spatiale américaine la plus célèbre.

La nouvelle fusée lunaire SLS n'atteint pas les 111 m de hauteur de la Saturne 5 d'Apollo. Mais avec 98,3 m au sommet de sa tour d'éjection, elle a impressionné le parterre des quelque 200 journalistes venus de nombreux pays. Malgré cette taille légèrement inférieure à son aînée, ses quatre moteurs RS-25 à hydrogène et oxygène liquides, plus ses deux accélérateurs à poudre délivrent une poussée 15% plus puissante que ceux de Saturne 5.

Pour la circonstance, outre les officiels, deux astronautes (dont Victor Glover, du programme Artemis), le personnel de la base ainsi que leurs familles et les journalistes constituaient l'essentiel des privilégiés autorisés à vivre ce moment.

La sortie de la fusée géante aura pris la journée avant que ses 1830 tonnes (à vide mais avec ses boosters à poudre chargés) ne fassent leur premier mouvement sous l'impulsion du mythique "crawler", ce tracteur hors gabarit construit pour le programme Apollo et également utilisé pour les navettes spatiales. C'est au pas d'un promeneur qui prend son temps que la SLS est passée devant les personnes présentes. Deux semaines de tests devraient suivre avant son retour au Vehicle Assembly Building (VAB), la cathédrale cubique érigée pour Apollo, afin d'y recevoir les derniers préparatifs. Le lancement pourrait intervenir à partir du 6 juin 2022, en fonction des derniers tests.

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