Des morceaux d’ADN dans les météorites

Les météorites renferment des morceaux d'ADN, elles pourraient donc avoir apporté la vie sur Terre. Crédit: NASA's Goddard Space Flight Center/Chris Smith

Cette fois, on en est certain: des météorites abritent bien des molécules organiques, premières briques de la vie. Celle-ci pourrait donc avoir été importée sur Terre dans les premiers âges par un bombardement d'astéroïdes, sous forme de molécules organiques qui en interagissant auraient peu à peu formé des molécules plus complexes, de l'ADN, puis des cellules, puis, bien plus tard, l'homme !

Ce n'est pas la première fois qu'une telle nouvelle est annoncée. Mais à chaque fois, un doute subsistait : comment être sûr qu'il ne s'agit pas bêtement de ces molécules qui abondent sur la Terre, et qui auraient contaminé la météorite au fil des années ?

Une contamination terrestre peu probable

Jim Cleaves, du Laboratoire de Geophysique de Carnegie, a répété l'expérience dans 12 échantillons de météorites, trouvées pour la plupart dans la glace de l'Antarctique. Bilan : de l'adénine et de la guanine, constituants de base de l'ADN. Mais surtout... des traces de purine. Celles-ci ressemblent aux bases azotées de l'ADN, mais n'interviennent absolument pas dans la chimie du vivant. Alors pourquoi le signaler ? C'est quelles sont rarissimes sur Terre ! Ce serait une coïncidence incroyable que les météorites soient tombées pile sur un endroit contenant ces molécules ! La découverte de ces molécules parmi toutes les autres tend à prouver qu'elles proviennent toutes bien de la météorite, et non d'une contamination terrestre.

Mais les coïncidences existent. Les chercheurs ont donc analysé la glace et le sol où les météorites ont été découvertes. S'ils ont trouvé de la guanine et de l'adénine en proportion bien plus faible que dans la météorite, pas la moindre molécule de purine !

Astéroïdes en laboratoire

Pour enfoncer le clou, ils ont reproduit en laboratoire les conditions chimiques qui règnent dans un astéroïde. A partir de cyanure d'hydrogène, d'ammoniac et d'eau, et ont réussi par cette technique à synthétisées toutes les nucléobases citées précédemment.

Au final, ce triple succès renforce l'idée selon laquelle les premières molécules importantes pour le développement de la vie auraient été apportées dans l'océan primordial terrestre par les astéroïdes, en un mot : que la vie serait tombée du ciel.

(Des sous-titres en Français sont disponibles en cliquant sur cc)

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