Kepler découvre six planètes, en suspecte 1235

Six planètes en transit autour de l'étoile Kepler-11. Illustration : NASA/Tim Pyle

L'équipe du satellite américain a fait deux annonces importantes le 2 février 2011.

A 2000 années-lumière de distance, dans la constellation du Cygne, elle vient de repérer le plus étonnant système solaire jamais découvert. Pas moins de six planètes de 2 à 5 rayons terrestres éclipsent régulièrement leur étoile Kepler-11 (voir la vidéo ci-dessous).

Seulement deux à treize fois plus massives que la Terre, cinq d'entre elles comptent d'ores et déjà parmi les huit plus petites planètes pour lesquelles la masse, le rayon, et donc la densité, ont pu être mesurés (les trois autres étant Corot-7b, GJ1214b et Kepler 10b).

Des planètes peu denses

« Ce qui est surprenant, c'est que ces planètes de faible masse ont aussi une faible densité », souligne Jonathan Forteney, l'un des découvreurs. Trois d'entre elles — Kepler-11d, Kepler-11e et Kepler-11g — sont probablement enveloppées dans une épaisse atmosphère d'hydrogène et d'hélium. Kepler-11b et Kepler-11c pourraient être riches en eau, en méthane et en ammoniac.

Un système solaire compact

Kepler-11 n'est pas la seule étoile autour de laquelle plusieurs planètes ont été découvertes (voir par exemple le record établi autour de l'étoile HD 10180). En revanche, son système solaire est le plus compact connu à ce jour. Avec des périodes de 10, 13, 22, 31 et 46 jours, les cinq planètes internes de Kepler-11 sont toutes plus proches de leur étoile que Mercure du Soleil. Surtout, leurs orbites sont si rapprochées les unes des autres qu'elles tiendraient aisément entre Mercure et Vénus.

La mécanique céleste à la rescousse

Pour mesurer les masses des planètes, l'équipe de Kepler a tiré parti de leur proximité. « Les cinq planètes internes tournent si près l'une de l'autre que leur interaction gravitationnelle provoque de faibles variations dans leur période orbitale », explique Jack Lissauer, le principal signataire de la découverte. C'est en mesurant ces variations que les chercheurs ont pu calculer les masses des planètes. Cette technique avait été utilisée pour la première fois autour de l'étoile Kepler-9.

1235 planètes à confirmer dans les filets de Kepler

Mais ce n'est pas tout ! L'équipe de Kepler annonce aussi avoir identifié 1235 candidats planètes dans les données du satellite. L'analyse ne porte pour le moment que sur les quatre premiers mois d'observation. Parmi ces candidats, 356 font moins de deux rayons terrestres et 54 se situent dans la zone habitable de leur étoile. Parmi ces derniers, 5 font moins de deux fois la taille de la Terre.

Ces potentielles terres habitables tournent toutes autour d'étoiles plus petites et moins massives que le Soleil. Cette particularité indique simplement que Kepler n'a pas encore eu le temps d'observer de planètes dans la zone habitable d'étoiles de type solaire, leur période de révolution étant plus longue. Il est probable que la découverte de ces possibles jumelles de la Terre ne soit plus qu'une question de patience.

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