« Spheres », le film en réalité virtuelle qui nous plonge la tête dans les étoiles

Crédit : Eliza McNitt
Trois courts métrages de la réalisatrice américaine Eliza McNitt, présentés jusqu’au 30 mars 2019 à la Galerie Cinema, à Paris, et regroupés sous le nom de « Spheres », proposent de ressentir le cosmos – littéralement. « Ciel & espace » a embarqué pour cette expérience unique.

Avez-vous déjà entendu le chant des étoiles ? Ou été happé(e) par un trou noir ? La question n’est plus uniquement rhétorique depuis que le triptyque Spheres d’Eliza McNitt est arrivé en France. Cette série de trois films de 15 minutes, Chorus of the Cosmos, Songs of Spacetime et Pale Blue Dot, propose une expérience immersive dans l’Univers, en réalité virtuelle (VR) et à 360°. Le tout dans une petite galerie du 3e arrondissement de Paris.

L’espace et le temps tordus, la respiration coupée

Debout, casque Oculus Rift sur les yeux, écouteurs sur les oreilles, manettes vibrantes aux poings, on assiste à la naissance, la vie et la mort d’une étoile. Explosions de bruits, de matières, de couleurs. On perçoit le chœur du cosmos, on touche les planètes de notre Système solaire pour initier leur mouvement elliptique, on se retrouve perdu dans une atmosphère laiteuse, nos mains zigzaguent avec les ondes gravitationnelles, on esquive les corps célestes qui nous frôlent, on contemple la beauté de ce ciel scintillant. Et on plonge la tête dans une étoile, littéralement, pour voir sa matière en fusion de l’intérieur.

Puis on tangue, on rétablit l’équilibre sur nos deux pieds invisibles, on lève la tête pour tenter de sortir de ce trou noir qui engouffre tout, qui tord l’espace et le temps à en couper la respiration. On se sent si petit, perdu, jusqu’à ce que surgisse notre unique repère : la planète bleue, qui bruisse de l’activité humaine audible depuis les hautes sphères.

Léa Seydoux explique les trous noirs

Cette expérience de cinéma n’est en rien passive. Les voix posées d’Adèle Exarchopoulos, de Léa Seydoux et de Jane Birkin (pour la version anglaise, Millie Bobby Brown, Jessica Chastain et Pattie Smith) nous aident à comprendre ce spectacle. Les explications délivrées sont accessibles aux explorateurs débutants, tout en étant fondées sur des connaissances scientifiques rigoureuses.

Eliza McNitt n’en est pas à son premier projet scientifico-cinématographique. La jeune réalisatrice américaine a reçu plusieurs récompenses pour ses talents de vulgarisatrice. Pour Spheres, elle s’est entourée de conseillers scientifiques issus de l’université de Columbia et s’est documentée auprès de la Nasa. Cette coproduction française a reçu le Grand prix de la meilleure œuvre en réalité virtuelle à la Mostra de Venise en 2018, a été vendue pour une somme à sept chiffres (un record pour un film en VR) au festival Sundance la même année, et nominée aux Emmy Awards pour sa bande originale signée Kyle Dixon et Michael Stein.

L’expérience est à vivre jusqu’au 30 mars 2019 à la galerie Cinema d’Anne-Dominique Toussaint, à Paris, ou à tout moment sur l’Oculus Store (à condition d’être équipé d’un casque de VR). À voir également au sein de la galerie parisienne les œuvres de six artistes consacrées à l’exploration spatiale. Aux côtés des photos que l’astronaute Jean-Pierre Haigneré a prises depuis la station MIR, en 1999, on découvre ainsi le travail des cinéastes libanais Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, qui racontent le rêve de conquête spatiale ayant animé leur pays au début des années 1960, et les compositions de Caroline Corbasson, artiste qui trouve dans l’observation du ciel matière à inspiration.

Galerie Cinema, 26 rue Saint-Claude, Paris 3e
Entrée libre pour l’exposition d’œuvres. Visionnage de “Spheres” : 10 € le film, 25 € les 3.
“Spheres” est disponible sur l’Oculus Store pour 9,99 €
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