Obama annule le programme Constellation

Un lanceur Arès V s'élançant vers la Lune avec une capsule Orion et un module Altaïr : voici ce que la Nasa ne réalisera pas. Crédit : Nasa/MSFC/Ciel et Espace Photos

C’en est fini du programme Constellation dans lequel la Nasa a déjà investi 9 milliards de dollars. Ainsi en a décidé le président des États-Unis Barack Obama en présentant son budget fédéral. Le vol réussi du prototype du lanceur Arès I-X, le 28 octobre 2009, n’aura donc pas suffi à sauver le programme Constellation lancé par George Bush et qui devait emmener des hommes sur la Lune à partir de 2020.

La Nasa voit certes son enveloppe financière augmentée de 6 milliards de dollars pours les cinq prochaines années, mais avec une nouvelle orientation. Constellation, jugé déjà trop coûteux, en retard sur le calendrier et manquant d’innovation en raison d’une absence d’investissements dans de nouvelles technologies est donc purement et simplement supprimé. De plus, son objectif – répéter une performance déjà atteinte 50 ans plus tôt avec le programme Apollo – apparaît bien peu attractif en regard des alternatives offertes en matière d’exploration de l’espace.

La nouvelle approche que devra suivre la Nasa est donc désormais, dans les grandes lignes, la suivante :

1/ Mener recherche et développement pour se doter d’un lanceur lourd qui augmentera les capacités des futures explorations, tout en réduisant de manière significative le coût des opérations par rapport aux systèmes actuels (c’est-à-dire la navette spatiale).

2/ Développer de nouvelles technologies telles que des véhicules de transport automatiques, des moyens de rendez-vous autonomes dans l’espace, des systèmes de recyclage pour la survie dans l’espace, des stations de carburant en orbite et des systèmes de propulsion spatiaux.

3/ Assurer un flux stable de missions d’exploration automatisées pour tester des systèmes sûrs en vue de futures missions humaines.

Concrètement et immédiatement, l’exploitation de la Station spatiale internationale (ISS) sera financée au-delà de 2016, date initialement prévue de sa mise à la retraite. Quant aux navettes, leur abandon est définitivement entériné, même si par les aléas du calendrier, le dernier vol venait à glisser jusqu’à début 2011.

Enfin, parmi les 6 milliards supplémentaires alloués, la Nasa disposera de 500 millions de dollars (le deuxième poste après la fin des opérations des navettes) pour travailler avec l'industrie privée afin d'assurer aux États-Unis un moyen indépendant d'accès à l'ISS. L'étude du changement climatique et les sciences de la Terre obtiennent 320 millions de dollars (notamment pour le remplacement du satellite Orbiting Carbon Observatory, détruit lors de son lancement en 2009).

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