Et si l’explosion de la Toungouska ne résultait pas de la désintégration d’un astéroïde dans l’atmosphère mais plutôt du rebond d’un petit corps céleste qui serait reparti dans l’espace ? C’est l’hypothèse publiée par une équipe de chercheurs russes dans Monthly Notices of the Royal Astronomical Society au mois de mars. Elle suggère qu’un astéroïde de 200 m de diamètre aurait traversé l'atmosphère terrestre le 30 juin 1908 à la vitesse de 20km/s sur environ 3000 km avant de rebondir vers l’espace pour se placer sur une orbite solaire. Dans l’affaire, il aurait perdu la moitié de sa masse d’environ 30 millions de tonnes. Il aurait atteint sa plus basse altitude (10 à 15 km) au-dessus de la région de la Toungouska, en Sibérie, où l’élévation de sa température aurait atteint son pic, à plus de 10 000 °C.
Aucun reste de la météorite
Le 30 juin 1908, des témoins ont décrit une fulgurante trainée bleue traversant le ciel, suivie d’une explosion d’une puissance inouïe. Si le cataclysme a dévasté 2000 km2 de taïga il n’a pourtant laissé ni débris ni cratère. C’est pour cette raison qu’il reste difficile de savoir exactement ce qu’il s’est passé ce jour-là. Cela a ouvert la voie à bien des hypothèses, parfois exotiques : vaisseau extraterrestre, collision de la Terre avec un mini-trou noir, explosion d’un astéroïde, explosion d’une poche de gaz… S’il ne fait plus guère de doute qu’un petit corps céleste est à l’origine de l’événement, l’absence de matériau météoritique continue de poser un problème. La théorie de l’astéroïde qui a rebondi propose une solution à l’absence de trace. Mais offre-t-elle la véritable version de l’histoire ?
