Découverte d'un océan fossile au pôle nord de Mars

Vue d'artiste de l'océan du pôle Nord de Mars il y a 3 milliards d'années. Crédit : ESA, C. Carreau

Grâce à la sonde Mars Express, une équipe française a mis au jour les restes d'un vaste océan boréal sur la planète rouge.

C'est en utilisant cinq ans de données du radar Marsis, embarqué sur la sonde européenne Mars Express, que Jérémie Mouginot (IPAG) et ses collègues les ont repérés sous la forme d'importants dépôts de matériau peu dense, dans les soixante premiers mètres sous la surface de Vastitas Borealis.

Débâcles martiennes

« Nous pensons que ces dépôts sont des sédiments charriés par des chenaux de débâcle à la fin de l'Hespérien, il y a trois milliards d'années », explique le chercheur.

À cette époque, la planète rouge aurait connu une intense activité géothermique. En faisant fondre de vastes quantités de glace enfouies en profondeur, elle aurait provoqué une importante débâcle, et finalement alimenté tout un océan dans son immense plaine boréale, là où l'altitude de Mars est la plus faible.

Un océan temporaire

Selon Jérémie Mouginot, cet océan n'aurait pas perduré plus d'un million d'années. En cause : la faible température et la faible pression à la surface de Mars à cette époque, qui n'aurait pas permis - comme aujourd'hui d'ailleurs - à ce que de l'eau s'y maintienne longtemps.

Ces conditions particulières expliqueraient aussi pourquoi l'océan boréal n'a pas laissé de traces chimiques. Oméga, un autre instrument de Mars Express, capable de voir les minéraux formés en présence d'eau, n'a en effet repéré que très peu de minéraux hydratés dans Vastitas Borealis.

Ceux qu'il a découvert datent d'une époque bien antérieure : celle, il y a plus de 4 milliards d'années, pendant laquelle Mars a été une planète bleue.

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Commentaires

Nous avons sélectionné pour vous

  • La comète Lemmon devient visible à l’œil nu

    Dès ce début octobre, la comète C/2025 A6 (Lemmon) semble tenir ses promesses et va, dans les prochaines semaines, devenir visible à l’œil nu. Elle est à chercher sous la constellation de la Grande Ourse.

  • Trous noirs, neutrinos, énergie sombre, l’improbable trio

    Les observations cosmologiques ne semblent pas s’accorder avec les observations du Soleil pour déterminer la masse des neutrinos. Mais le problème pourrait être résolu si les trous noirs étaient pleins d’énergie sombre… Une idée que certains astrophysiciens tentent de vérifier, encouragés par l’un des plus récents relevés de galaxies lointaines.

  • La Chine prépare elle aussi sa défense planétaire contre les astéroïdes

    Après avoir dévoilé en 2024 une première ébauche de son plan de déviation d’un corps céleste lors du forum international de Tiandu sur l’exploration lointaine, la Chine affine sa copie. Vraisemblablement d’ici 2027, elle compte ainsi lancer un duo de sondes pour expérimenter l’impact cinétique sur un astéroïde géocroiseur.