Un astéroïde géocroiseur découvert au Maroc

Situé à 80 km au sud de Marrakech, l'observatoire de l'Oukaimeden est dans l'Atlas, au-dessus de la sation de ski du même nom. Crédit : JL Dauvergne

Le télescope automatique MOSS, récemment installé à l'observatoire marocain de l'Oukaimeden, vient de découvrir son premier astéroïde géocroiseur.

Une découverte rare
C'est la première détection d'un objet de ce type depuis plus de 10 ans sur le continent africain ! Provisoirement nommé 2011 VP 12 par le Minor Planet Center, l'astéroïde découvert dans la nuit du 15 au 16 novembre fait parti du cercle fermé des géocroiseurs. Ces corps qui croisent l'orbite de la Terre peuvent représenter un danger à long terme, d'où l'importance de les localiser. Un peu moins de 10 000 géocroiseurs sont connus sur une liste totale de plus d'un demi-million d'astéroïdes, c'est dire leur rareté.

Le danger potentiel d'autant plus grand que 2011 VP 12 serait d'après les premières estimations large de 300 m ! Une taille comparable à celle de 2005 YU 55 qui a « frôlé » la Terre le 8 novembre. En cas de collision, de tels objets peuvent provoquer des dégâts considérables à l'échelle régionale.

La carte ci-dessous montre la trajectoire de 2011 VP 12  par rapport à la Terre.

Un démarrage fulgurant
Cette découverte est une belle consécration pour l'observatoire de l'Oukaimeden. Elle a été réalisée avec le télescope de 500 mm MOSS (Moroccan Oukaimeden Sky Survey) mis en service il y a seulement un mois et demi. Avec lui, les astronomes disposent aujourd'hui d'un outil performant et pilotable à distance.

Outre la découverte de 2011 VP 12, le télescope a réalisé dans ce court laps de temps l'observation de 1500 astéroïdes dont 70 jusque-là inconnus. Si ce rythme est maintenu, MOSS pourrait se faire une place honorable parmi les grands programmes de surveillance mondiaux comme Linear ou bien le Catalina Sky Survey.

Une collaboration pro-amateur et transméditerranéenne
L'implantation de ce télescope au Maroc est le fruit d'une collaboration entre professionnels et amateurs, français et marocains. L'instrument est celui de l'astronome amateur française Claudine Rinner, géré en collaboration avec les astronomes professionnels marocains de l'université de Marrakech. L'Uranoscope de France, la Société Jurassienne d'Astronomie et la société Atlas Golf de Marrakech ont également contribué à l'élaboration du projet.

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