Un noyau de comète est passé à 480 000 km de la Terre ce week-end

Le géocroiseur 2015 TB 145 à la résolution de 7,5 m par pixel. ©NAIC-Arecibo/NSF

Découvert le 10 octobre, le géocroiseur de 600 m baptisé 2015 TB 145 a été filmé lors de son passage.

Sur les images radar de l'antenne de 70 m du Deep Space Network de la Nasa, du radiotélescope de 100 m de Green Bank et du radiotélescope d'Arecibo (300 m), l’astre apparaît comme un objet globalement rond, où se dessinent quelques concavités et quelques points brillants qui pourraient être des rochers.

Il tourne sur lui-même en 3 heures.

Lors de son passage au plus près de la Terre, le 31 octobre à 18h01, 2015 TB 145 filait à plus de 120 000 km/h.

Une comète éteinte ?

« Même si la frontière entre astéroïde et noyau cométaire est de plus en plus floue, les caractéristiques de 2015 TB 145 le classent plutôt dans la seconde catégorie », explique l'astronome Daniel Hestroffer, de l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE).

« Cet objet a un albédo de 6%, comparable à celui des comètes (4%), alors que celui des astéroïdes non primitifs peut atteindre 20%. Son orbite est inclinée de 40° par rapport au plan du Système solaire. Et elle est aussi très elliptique, comme celle des comètes. »

Le géocroiseur 2015 TB 145 observé par le radiotélescope de Arecibo. Crédit : NAIC-Arecibo/NSF

Le géocroiseur 2015 TB 145 observé par le radiotélescope d’Arecibo. ©NAIC-Arecibo/NSF

Cette dernière caractéristique explique d'ailleurs la découverte tardive de 2015 TB 145, trois semaines seulement avant son passage un peu au-delà de l'orbite de la Lune. Sur sa boucle de trois ans autour du Soleil, le petit corps passe en effet l'essentiel de son temps loin de la Terre, bien au-delà de la distance Soleil-Mars.

Encore mille gros géocroiseurs à découvrir

Selon les statistiques établies par la Nasa, près de 1000 objets de plus de 500 mètres et croisant l'orbite de la Terre restent à découvrir, dont 70 de plus d'un kilomètre.

Actuellement, la plupart des découvertes sont dues aux trois télescopes du Catalina Sky Survey et à celui de Pan-Starrs (découvreur de 2015 TB 145).

Ces gros géocroiseurs, s'ils percutaient notre planète, pourraient ravager un continent, voire causer une extinction massive.

Mais parmi ceux déjà répertoriés, aucun n'est menaçant pour le siècle à venir. L'histoire de notre planète montre par ailleurs que les impacts cataclysmiques sont rares, avec une chute tous les millions d'années ou plus, selon leur taille.

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