120 heures sur la galaxie Centaurus A

Cette photo est titanesque. Pour l'obtenir, le photographe néozélandais Rolf Wahl Olsen a accumulé la lumière pendant 120 h ! IL y a passé 43 nuits entre le mois de février et le mois de mai avec un télescope amateur de seulement 25 cm, rivé sur la galaxie Centaurus A. Le temps passé fait la force de son cliché dont la profondeur dépasse celle de grands observatoires. Par exemple, celle du télescope de 2,2 m de l'ESO. Sur les télescopes professionnels, il est rare de pouvoir monopoliser autant d'énergie sur une seule cible.

L'auteur estime que c'est la vue la plus profonde obtenue de cet objet, mais aussi sans doute la vue la plus profonde, tous objets confondus, pour un astronome amateur.
Les étoiles les plus faibles sont de magnitude 25,45. Une image amateur typique plafonne plutôt vers la magnitude 21 à 22, c'est-à-dire sur des étoiles 20 à 60 plus brillantes que celles dévoilées dans cette photo.

Rolf Wahl Olsen montre des extensions insoupçonnées de la galaxie, sur un rayon bien plus important que la classique partie centrale barrée par un nuage de poussières. Ces coquilles diffuses sont des résidus liés à la fusion par le passé entre Centaurus A et d'autres galaxies. Le cliché dévoile par ailleurs 709 amas globulaires connus autour de la galaxie, mais aussi le jet de matière en bas à droite lié à l'activité radio de la galaxie. Ce détail n'est habituellement pas visible sur les images amateurs.
Ce n'est pas la première fois que le néozélandais s'illustre. Il avait déjà produit une photographie exceptionnelle pour un amateur montrant le disque de poussière de l'étoile Beta Pictoris. Avec un télescope de 25 cm, c'était déjà une prouesse.


Jean-Luc Dauvergne, le 30 mai 2013.

Recevez Ciel & Espace pour moins de 6€/mois

Et beaucoup d'autres avantages avec l'offre numérique.

Voir les offres

Commentaires

Nous avons sélectionné pour vous

  • L’observatoire Vera Rubin dévoile ses premières images

    La collaboration internationale menée par les États-Unis présente ce 23 juin 2025 les premières images du SST, télescope de 8,4 m perché sur un sommet des Andes chiliennes. Encore en phase de mise en service, le SST devrait débuter son grand relevé du ciel austral en fin d’année.

  • Le pôle Sud du Soleil est « ébouriffé » !

    Pour la première fois, une sonde spatiale a livré des images du pôle sud du Soleil. Dans l’attente de recevoir bientôt toutes les données issues d’un balayage complet de sa surface d’un pôle à l’autre, Solar Orbiter livre de premiers enseignements.

  • Plongeon record dans un tourbillon de galaxies tordues

    Obtenue en cumulant 120 heures de temps de pose – un record ! – la plus récente image du télescope spatial James Webb (JWST) montre l’amas de galaxies Abell S1063, au premier plan d’une myriade de galaxies rougies, et tordues par les déformations de l’espace-temps.