La première carte du relief de Titan

Un extrait de la première carte topographique de Titan. Crédit : NASA/JPL-Caltech/ASI/JHUAPL/Cornell

Les données radar de la sonde Cassini ont permis de réaliser la première carte topographique de Titan, le plus gros satellite de Saturne.

Plusieurs dépressions au pôle Sud et quatre montagnes se détachent sur cet astre de 5150 km de diamètre, plus grand que Mercure.

Une Terre exotique

La connaissance du relief est particulièrement intéressante sur Titan car il s'agit d'une planète dotée d'une véritable météorologie, avec une atmosphère dense et des vents qui poussent des dunes.

Titan est surtout le seul autre corps du Système solaire à posséder du liquide en surface. Il s'agit de méthane et non d'eau, car l'astre est à -180°C. Un cycle comparable à la Terre s'y déroule, avec des nuages qui se forment, de la pluie qui tombe et des rivières qui coulent. Pour comprendre ces processus, la connaissance du relief est indispensable.

Cent survols de Cassini

Mais le relief est très difficile à percevoir sur Titan. Nimbé dans une brume perpétuelle qui diffuse la faible lueur du Soleil, il ne s'y forme aucune ombre ! La méthode classique de perception du relief, celle notamment mise en œuvre par Galilée pour prouver que la Lune n'était pas lisse, est inefficace.

En haut : carte des zones observées par radar, superposée à une vue en onfraouge proche de Titan. Bas : Topographie de Titan.

Haut : Carte des zones observées par radar sur Titan, superposée à une vue infrarouge de la lune. Bas : Topographie de Titan. Crédit : NASA/JPL-Caltech/ASI/JHUAPL/Cornell

Pour réaliser leur carte, les scientifiques se sont donc appuyés sur les données radar de Cassini. En une centaine de survols, la sonde a couvert à peu près la moitié de la surface de Titan.

Mais comme plusieurs observations radar d'une même région sont nécessaires pour déterminer une hauteur, 11 % seulement de la surface ont réellement été mesurés. C'est en utilisant des méthodes mathématiques que les scientifiques ont obtenu une carte globale.

Cette carte n'est évidemment pas définitive. Elle utilise des données collectées entre 2004 et 2012, alors que la mission de Cassini doit se poursuivre jusqu'en 2017.

Cependant, elle confirme déjà quelques tendances, avec des régions polaires plus basses en moyenne que l'équateur, et devrait nous aider à comprendre comment et quand les rivières coulent sur le satellite de Saturne.

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