Un coup de chaud arctique a causé un hiver et le printemps froids

Différence de températures entre mars 2013, et les mois de mars de 2005 à 2012. Crédit : NASA/EO/Terra/Modis.

Des données satellites et des mesures météo au sol suggèrent que le réchauffement climatique est responsable des rigueurs enregistrées cet hiver et en ce début de printemps.

La chose peut sembler paradoxale mais le froid subi en Europe, en Asie et en Amérique du Nord découle de températures anormalement douces dans les régions arctiques.

Hautes pressions arctiques
Au mois de mars 2013, des records de hautes pressions ont été enregistrés au nord du Canada et au Groenland. Ces hautes pressions sont synonymes de températures élevées. Or, les régions de hautes pressions jouxtent toujours des zones de basses pressions qui, elles, entraînent des températures basses.

Avec un temps anormalement doux sur le pôle, se sont installées de vastes régions de basses pressions aux moyennes latitudes boréales.

Coup de froid sur l'hémisphère Nord
Une telle différence de pression entre les régions arctiques et les latitudes moyennes a engendré un flux d'air polaire - donc froid - en direction du sud. Parallèlement, à plus haute altitude, l'air relativement chaud des moyennes latitudes est aspiré vers le nord. Un tel régime a conduit à un hiver 2012-2013 très froid et à un printemps qui se fait attendre.

Les satellites Modis et Aqua ont permis de dresser une carte des différences de températures entre celles mesurées du 14 et le 20 mars 2013 et celles relevées pour la même période entre 2005 et 2012. On peut y voir que, par rapport à la moyenne de ces sept années précédentes, le Groenland subit un véritable « coup de chaud », alors que le nord de l'Amérique, l'Europe et l'Asie sont très refroidis.

Crédit : NASA/EO/Terra/Modis

Le rôle du réchauffement
Cette situation est-elle l’un des effets du réchauffement climatique ? C'est probable. Une étude récente, déjà commentée à l'automne 2012, a montré que ce genre de situation de blocage arctique devait être favorisé par la hausse globale des températures. Car ces hautes pressions polaires découlent de la réduction de plus en plus importante de la surface de la banquise en été.

Or, en septembre 2012, à la fin de l'été boréal, celle-ci a atteint sa plus petite surface depuis que des mesures sont faites. Cette réduction en surface s'est d'ailleurs accompagnée d'une diminution en épaisseur. Or, du fait que l'océan est plus sombre que la calotte polaire, il absorbe davantage le rayonnement solaire, ce qui fait monter la température de l'eau. Cette chaleur est ensuite relâchée durant l'automne et l'hiver, ce qui conduit à de hautes pressions arctiques.

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